Symposium international de la sculpture 2022
Le sculpteur Rachid Bakhouz en cinq réponses
Par Texte commandité
Dans le cadre du 8e Symposium international de la sculpture de Beauce-Art, qui se termine ce dimanche 12 juin à Saint-Georges, cinq des dix sculpteurs participants se sont prêtés à l'exercice de répondre à cinq questions.
Voici les réponses de Rachid Bakhouz du Maroc.
Qu'est-ce qui vous a amené à faire de la sculpture?
C’est en contemplant les êtres et les choses que j’ai appris à mettre en forme la matière avec un esprit sculptural. Pour moi, la sculpture est omniprésente. C’est le prolongement de la céramique. Ça a débuté dès l’enfance avec l’acte de façonner mes jouets à l’état rudimentaire et brut. J’ai côtoyé les sculpteurs dans leurs ateliers, ce qui m’a permis de maîtriser mon propre langage des formes, en exploitant des matériaux différents et des techniques variées. Après des années d’observation et d’apprentissage, j’ai gardé le souffle ludique de mon enfance. Mon propre engagement d’artiste m’a poussé à toucher à toutes les pratiques plastiques: performances, installations et d’autres.
Ce qui rend l'art de la sculpture si passionnant?
C’est la sincérité créative. Rester à l’écoute de votre état d’âme. Jouer le rôle d’un intercesseur capable de rendre visible à travers le matériau utilisé « l’essence de la matière et sa vie ». La passion déclenche l’envie de sculpter avec sensibilité et doigté. Dans la conception de mes formes, j’essaie de percevoir par avance, dans la spécificité du matériau, la présence de la sculpture comme une œuvre porteuse.
Que vous inspire le thème de l'événement ? « Vers le ciel et faire rêver »
La dualité Terre/Ciel est l’essence de notre existence effective. C’est la verticalité céleste associée à l’horizontalité terrestre qui marque notre relation au monde. Vers le ciel est le chemin qui mène à la transcendance et à la sublimation. L’artiste, selon ma perception personnelle, est un rêveur. Un créateur au sens alchimique du terme. Il impose au chaos de la matière, c'est-à-dire à la terre qu’il modèle, une forme. Le rêve engendre la création et rend les œuvres singulières.
Un bon conseil pour quelqu'un qui veut se lancer en sculpture ?
Il doit être animé par la passion et la persévérance. Il faut qu’il travaille dans un processus inachevé de recherches et d’expérimentations. La pratique et la réflexion représentent la clef d’or de la sculpture. Il doit prendre en considération la citation de Maitre Brancusi : « Ce n’est pas la forme extérieure qui est réelle, mais l’essence des choses. Partant de cette vérité, il est impossible à quiconque d’exprimer quelque chose de réel en imitant la surface des choses ».
Quand un sculpteur ne sculpte pas, que fait-il?
Je suis un artiste polyvalent qui défend la notion de l’art total. Ma création artistique relève de toutes les pratiques disciplinaires notamment la peinture, l’installation, la performance, le design graphique, le design d’espace…
J’essaie à ma guise d’assurer des passages interactifs et fluides entre ces formes d’expression dont le souci esthétique est d’exprimer ma vision du monde autrement sans imitation ni répétition. Ma sculpture est polyphonique. Elle est ancrée dans une pensée complexe qui structure l’œuvre par rapport à sa diversité stylistique et à sa pluralité thématique à la recherche du sens au pluriel.
Par conséquent, je suis toujours en processus de création.
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