Nouvelle salle de spectacle à Saint-Georges en 2010?
La construction d’une salle de spectacle au centre-ville de Saint-Georges, au coût estimé entre 15 et 16 millions $, est fortement envisagée par le conseil municipal, a confirmé vendredi le maire Roger Carette. «Des échanges positifs ont eu lieu avec le Ministère de la Culture et des Communications», a-t-il mentionné, précisant que le projet est à l’étude et que plusieurs démarches restent à faire, notamment auprès du gouvernement fédéral. Le centre-ville est un secteur potentiel pour la localisation de la salle, mais le maire souligne que «le stationnement est le critère prioritaire» pour le choix du site. La salle de spectacle de 700 à 800 places devra être facilement accessible et devra comprendre la création d’au moins 300 à 400 nouvelles places de stationnement à proximité, a indiqué M. Carette. La date de 2010 pour l’ouverture de la salle a été mentionnée par le maire. Une décision finale sera prise par le Conseil municipal d’ici quelques semaines, a-t-il précisé, selon les sources de financement possibles.
Le président du conseil d’administration des Amants de la scène, Serge Thomassin, a affirmé qu’il ne «pouvait pas être contre l’idée d’une nouvelle salle de spectacle» et que, étant locataires, ce serait une excellente nouvelle pour eux. Le C.A. n’est toutefois pas au courant de la réflexion que fait la ville sur le sujet, selon M. Thomassin. Il a indiqué que la position actuelle du C.A est d’envisager l’option de rénover minimalement l’auditorium du Cégep Beauce-Appalaches (CBA) afin d’assurer la sécurité, mais aussi afin d’enclencher le plus rapidement possible des démarches pour la construction d’une nouvelle salle.
Divers projets pour la rénovation de l’auditorium du Cégep Beauce-Appalaches sont toujours en pourparlers. Depuis cinq ou six ans, des problèmes ont été soulevés par l’institution et les Amants de la scène, a mentionné le directeur général du CBA, Charles Garneau. En 2004, un comité a été créé afin de travailler sur différents scénarios de rénovation. Des études de besoins et de marché commandées par le CBA ont démontré les «besoins réels d’une salle de spectacle», a rappelé M. Garneau.
Diverses options sur la table
Trois projets sont toujours envisagés pour la salle de spectacle. Un projet de 3,2 millions $ pour rénover l’auditorium du Cégep prévoit entre autres un monte-charge, une aire d’accueil qui pourrait servir de deuxième salle de spectacle et le renouvellement des équipements. Une proposition de rénovations minimales de 2,5 millions $ est également étudiée afin d’assurer la sécurité des employés et des spectateurs. Ce projet se ferait en prévision de la construction rapide d’une nouvelle salle. La troisième option, celle présentement à l’étude à Ville Saint-Georges, est celle de travailler immédiatement pour une future salle de spectacle.
Le Ministère de la Culture et des Communications estime que l’auditorium a «des défauts qui vont toujours demeurés», selon le directeur général du CBA. «La salle au 3e étage, l’absence de toilette accessible au même niveau et la scène qui est trop petite» sont quelques-uns des facteurs qui rendent le ministère réticent au projet de 3,2 millions $, a indiqué M. Garneau.
Il mentionne qu’actuellement 1,8 million $ de subventions et de contributions acquises ont été amassées. Un million $ manque toujours pour la réalisation du scénario à 3,2 millions $, selon M. Thomassin. Une campagne de financement dans la communauté devrait donc avoir lieu, mais tous sont conscients que le besoin et le désir d’avoir une nouvelle salle reviendraient sur la table dans quelques années, selon M. Thomassin. M. Garneau était du même avis, pensant que ce projet était bon pour 10 à 15 ans, jusqu’à ce que la proposition d’une salle neuve refasse surface.
La position du C.A. des Amants de la scène est donc de privilégier la deuxième option afin d’assurer la sécurité, sans solliciter la communauté, avec l’objectif de travailler à la création d’une nouvelle salle. Craignant de brûler la carte d’une collecte grand public, les Amants de la scène préfèrent demander le soutien de la population et des entreprises pour une future salle. Le maire Carette a lui aussi souligné que l’intérêt du public était important dans l’évaluation de ce projet.
Et l’auditorium?
Dans l’éventualité de la construction d’une salle de spectacle, le Cégep ferait tout de même des rénovations, a mentionné M. Garneau. La plupart des réparations majeures prévues dans certains scénarios ne correspondent pas aux besoins de l’utilisation qu’en fait le CBA, outre la location de la salle. Des travaux pour enlever l’amiante seront faits, ainsi que des investissements pour changer le recouvrement des fauteuils, les rideaux et le tapis.
L’entente de location entre les Amants de la scène et le Cégep est valide jusqu’à la fin de 2008, a affirmé de mémoire M. Thomassin. Le président du C.A. a indiqué que son organisation suivrait probablement, après négociations, le projet de construction d’une nouvelle salle. Il a rappelé que la scène de l’auditorium, même après des rénovations, serait toujours problématique. Il a donné en exemple l’artiste Diane Dufresne que les Amants ne peuvent faire venir à Saint-Georges puisque les décors de son spectacle sont trop imposants
M. Garneau a informé que la location de l’auditorium, principalement aux Amants de la scène, rapporte entre 10 et 15 000 $ par année à l’institution. En énonçant la probabilité que l’organisation ne loue plus leur salle, le directeur général a spécifié que l’institution louerait simplement sa salle à d’autres organismes.
Malgré la possibilité de construire une nouvelle salle, le maire de Saint-Georges a précisé que la municipalité «ne tournerait pas le dos au Cégep» et qu’il y aurait des négociations à faire pour la poursuite d’une «certaine forme de soutien».
La Ville explore la possibilité de construire en partenariat public-privé (PPP). M. Carette rappelle que le projet est toujours à l’étude et que plusieurs moyens de financement sont en évaluation. Selon le maire, la décision du Conseil municipal sera influencée par plusieurs facteurs dont le niveau d’engagement des gouvernements provincial et fédéral.
Avec la collaboration d'Annie Boulanger
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