L'Histoire rencontre l'imaginaire à Saint-Prosper
Par Philippe Morin, Journaliste
L’Histoire rencontre l’imaginaire à Saint-Prosper
Harold Gilbert s’est emparé des planches du théâtre du Ganoué à Saint-Prosper ce samedi 9 juin pour raconter à son public l’histoire des régions de la Beauce et des Etchemins. Ponctuée d’anecdotes, de chansons et de contes, la présentation intitulée « Le murmure du tas de roches » relatait les événements qui ont marqué notre héritage et nos racines.
La soirée s’est déroulée en toute simplicité. Seul sur scène, Harold a raconté l’histoire de la région, de la colonisation jusqu’à aujourd’hui. Celui-ci s’est inspiré des œuvres de Jean-Claude Dupont, Madeleine Ferron et Robert Cliche. «Je fais dans l’informatif, explique-t-il. L’œuvre de ces auteurs découle en fait de la tradition orale mise sur écrit. Je rapporte donc l’information sous sa forme originale, la forme orale. Je veux donner de l’information tout en me permettant un peu de jouer, de faire de l’humour. Nous avons une belle histoire et il m’apparaît important de la raconter ».
Le spectacle est en fait un amalgame des nombreuses anecdotes et de faits historiques qui ont inspiré Harold tout au long de sa carrière d’acteur et de metteur en scène. Il explique que la majorité des gens de la région ont des racines amérindiennes, le territoire étant d’abord habité par les Algonquins, un peuple nomade aux mœurs ouvertes. Il relate l’arrivée des Européens, notamment celle de Benedict Arnold et de ses troupes.
L’originalité du spectacle tient dans la narration de plusieurs anecdotes qui ont façonné le patrimoine. Par exemple, lorsque le curé du village représentait l’autorité, il était très mal vu de critiquer celui-ci. Harold image ses propos avec un adage d'antan : « Les boutons de soutane se mangent mal ».
À l’époque, un curé de la région était aux prises avec un sérieux problème d’alcool. Celui-ci pouvait s’endormir durant la messe du dimanche, en plein milieu de son sermon, alors que les paroissiens attendaient que celui-ci sorte de sa torpeur. Ce sont là des faits véridiques. Un curé qui suivit, le curé Caron, s’avéra beaucoup plus strict.
Pour accompagner ces faits, Harold a raconté quelques histoires légendaires du patrimoine, dont celle du meurtre de l’auberge d’Armstrong où une famille au complet aurait été empoisonnée. Harold a même écrit un sermon pour dénoncer l’arrivée des automobiles, cette incarnation du péché venu d’ailleurs. Il a aussi sorti son harmonica et chanté des chansons, dont La maitresse et la complainte et C’est à Paris.
Parmi le public, la jeune Valérie Morin s’est dite très heureuse de participer à la soirée. « C’est extraordinaire de découvrir nos racines de cette façon. J’ai entendu des expressions que je n’avais jamais entendues auparavant et Harold image très bien le contenu de sa narration. C’est très apprécié comme spectacle! »
Cette activité est la première de la saison pour le Village des Défricheurs. Suivront les traditionnels feux follets tout au long de l’été.
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