Une soirée à l’honneur des bûcherons de chantiers
Simon Rodrigue, réalisateur du projet.
Marc-André Fortin a diverti le public durant plus d’une heure avec l’histoire des frères jumeaux de Trois-Rivières, hommes forts, capables de faire 28 cordes de bois à l’heure.
D’anciens bûcherons se sont rassemblés pour échanger sur le métier d’antan.
On peut voir des acrobaties bûcheronnes filmées dans le temps.
Des images d’archives percutantes montrant les draveurs en plein travail. Bucherons4 : D’anciens bûcherons se sont rassemblés pour échanger sur le métier d’antan.
Par Philippe Morin, Journaliste
Près de 100 personnes se sont réunies au manoir du Village des défricheurs à Saint-Prosper ce samedi 10 mars pour assister au premier visionnement du documentaire Hommes des Bois, bûcherons de sentiers, réalisé par Simon Rodrigue. Le film raconte la vie des bûcherons québécois dans les chantiers forestiers des années 1950-1960. Pour rendre hommage à la tradition, le conteur Marc-André Fortin est venu partager avec le public quelques histoires d’antan aux saveurs comiques.
Le jeune documentariste Simon Rodrigue vient de terminer la réalisation de son premier film. Le long-métrage réunit huit anciens bûcherons qui ont connu l’époque du travail acharné dans les sentiers forestiers, quelques années avant l’arrivée de la machinerie lourde et la révolution mécanique qui suivit. Tout au long du documentaire, on retrouve les anciens bûcherons conversant entre eux, se remémorant de vieilles anecdotes et souvenirs d’une autre époque.
La force d’Hommes des bois réside dans sa simplicité. Avec plusieurs images tournées dans le temps, nous sommes témoins des efforts quasiment surhumains dont ont fait preuve les bûcherons de l’époque. On nous présente des hommes sans prétention qui ont travaillé à la force de leurs mains dans des conditions que n’importe qui jugerait aujourd’hui impossibles. Ils se racontent leurs journées au camp, du lever à 6 h au coucher à 21 h.
Rapidement, la conversation vient à tourner autour des différents types de bûcherons qu’on pouvait retrouver durant les « runs » de cinq mois, la nourriture servie aux repas, le genre de contremaître qui dirigeait les camps et les difficultés du métier. Certains partagent même le chagrin de quitter sa famille durant des mois. « On prenait ce qui passait. Il fallait gagner son pain dans la vie et c’est tout ce qu’on savait faire», explique l’un d’entre eux.
Quelques anciens bûcherons de sentiers faisaient partie du public lors de la soirée. Fernand Caron, 72 ans, a lui aussi travaillé dans différents chantiers forestiers durant sa jeunesse. « J’ai commencé à monter dans les camps en 1956, à l’âge de 16 ans. J’ai été bûcheron et cuisinier », raconte l’homme. Interrogé sur ses impressions quant au film, il a assuré que le documentaire reflète bien la charge de travail qui attendait les bûcherons de l’époque.
« Le monde aura beau changer, une histoire comme la nôtre n’a pas fini de se raconter. Tant qu’on gardera notre mémoire vivante, y’aura des oreilles pour l’écouter. » Voilà qui résume bien la motivation du réalisateur et l’esprit du documentaire. Après plus de deux années et demie de travail, le résultat final en aura valu la chandelle. Au total, plus d’une quarantaine de personnes se sont impliquées dans le projet. En plus du film, une trame sonore a été enregistrée, réunissant une vingtaine d’artistes.
Le DVD du documentaire est en prévente sur le site www.hommesdesbois.com et sera en vente au Village des défricheurs. La trame sonore du film est aussi disponible.
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