La pièce de théâtre Le Grand Cahier : une réalité troublante!
Olivier Morin et Renaud Lacelle-Bourdon ont impressionné par leur prestation troublante et juste.
Le décor était épuré, rappelant fidèlement le rationnement du temps de guerre.
Les jeux de lumière faisait partie intégrante de la pièce.
Les acteurs se sont donnés à fond, interprétant une scène sur les mains.
Les mimiques du duo d’acteurs ont fait rire les spectateurs présents, à quelques reprises.
Par Josee-Eve Poulin, Journaliste-pigiste
Jeudi soir dernier, dès 20 h, devant un auditorium pratiquement bondé, s’est tenu la très attendue pièce de théâtre Le Grand Cahier. En effet, le diffuseur de spectacle, les Amants de la Scène, accueillait au Cégep Beauce-Appalaches pour l’occasion l’adaptation théâtrale du célèbre roman de l’auteure hongroise, Agota Kristof. Mise en scène par Catherine Vidal, la pièce s’est d’abord ouverte sur le duo d’acteur, dans un décor épuré, rappelant fidèlement le rationnement du temps de guerre.
Une interprétation stupéfiante
Olivier Morin et Renaud Lacelle-Bourdon ont offert une prestation troublante et juste durant toute l’heure et quart qu’a duré la pièce. Le public présent a d’ailleurs bien fait sentir son appréciation aux jeunes hommes en leur réservation une longue ovation au terme de leur prestation.
Il faut dire que les deux comédiens, continuellement sur scène durant cette représentation sans entracte, ont habilement su manier le peu d’émotions exprimées par les personnages tout en nous rendant fidèlement l’ambiance du roman. En effet, Olivier et Renaud ont interprété divers gestes en plus d’avoir recours à plusieurs supports, tant visuels qu’auditifs.
Une histoire dure
Derrière l’aspect parfois loufoque de certaines répliques se cache un récit sombre et troublant de deux jeunes garçons, des jumeaux, qui tentent tant bien que mal de survivre à travers la guerre qui ravage leur pays. Seuls avec eux-mêmes, ils s’éduquent à l’aide du dictionnaire et d’une bible en plus de se livrer à des « exercices d’endurcissement du corps et de l’esprit » afin de passer au travers de leur dure réalité.
Le dialogue de la pièce est donc marqué de ces fameuses pages que les garçons écrivent dans leur cahier, toujours sous le pronom « nous », et ce, sans aucune émotivité. Bref, un récit troublant, poignant, magnifiquement écrit et interprété. À voir !
D’ailleurs, la pièce et ses deux comédiens continueront leur tournée un peu partout au Québec durant les prochaines semaines en passant notamment par Sherbrooke, Montréal, Lévis, Alma et Trois-Rivières. La troupe parcourra d’autres régions québécoises, et ce, jusqu’au 31 mars où ils reviendront dans la région, cette fois, à Thetford Mines. Pour ceux et celles qui désiraient assister à cette magnifique adaptation théâtrale, les billets sont au coût de 28 $.
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