Clôture de la 7e édition du Festival du film de Saint-Séverin
Du 29 septembre au 2 octobre se tenait l’édition 2011 du festival du film de Saint-Séverin. (FFSS) Le bilan hâtif qui en est tiré révèle une popularité similaire aux autres années. Un total de 22 productions cinématographiques était présenté et il y en avait pour tous les goûts.
« On a eu sensiblement la même participation que les années passées », affirme la présidente du FFSS Louise Chamberland. « Mais les commentaires du public sont plus flatteurs que jamais, ils semblent vraiment adorer nos films cette année » ajoute-t-elle. Plusieurs documentaires portant sur des personnages marquants du paysage québécois étaient présentés dont entre autres Pierre Falardeau, Maurice Richard, Mary Travers dite La Bolduc ainsi que les trois frères Stastny bien connus à Québec.
Les festivités se sont terminées par la projection du documentaire « Stastny » qui racontait l’histoire rocambolesque des frères Anton, Peter et Marian alors qu’ils ont dû choisir entre liberté et famille lors de l’invasion soviétique de leur Tchécoslovaquie natale. Du côté québécois, l’histoire des Stastny a commencé lorsqu’ils se sont joints tour à tour aux regrettés Nordiques de Québec, mais la vraie histoire cache un danger certain alors qu’ils ont dû fuir un pays sous l’emprise communiste au profit d’une liberté dont ils n’osaient même plus rêver.
« Je ne suis pas l’homme qui trahit, ce n’est pas moi », affirmait Marian Stasny, présent à Saint-Séverin pour rencontrer les amateurs après le visionnement. En effet, il explique que le choix de quitter son pays natal était très difficile sur la conscience. C’est en 1979 que ses deux plus jeunes frères Anton et Peter ont décidé de quitter le pays, après avoir raflé les honneurs d’un tournoi international en Autriche. Marian, marié et père de trois enfants, ne pouvaient quitter avec eux dans ces délais et explique ses sentiments à l’époque. « J’ai eu l’impression que les seules personnes en qui je pouvais vraiment faire confiance me laissaient tomber. », souligne-t-il. Marian a tout de même rejoint ses frères chez les Nordiques l’année suivante et dit n’avoir aucune rancune.
Malgré la légalité douteuse de l’immigration des trois frères Stastny, on peut dire aujourd’hui que le risque couru en valait la peine. Non seulement les trois frères ont ils connus du succès ensemble, sans oublier les deux fils de Peter Yann et Paul qui évoluent respectivement avec les Blues de Saint-Louis et l’Avalanche du Colorado, mais ils ont pu travailler à rebâtir l’image leur pays natal grâce à leur expérience extérieure. Marian a organisé à distance une manifestation contre l’oppression communiste dans les années 1980, avec succès. Il est aujourd’hui propriétaire du Club de Golf et de l’Hôtel Plaza Stastny à Saint-Nicolas, près de Québec. Peter est aujourd’hui membre du Parlement européen et s’engage à défendre la liberté du pays qui l’a vu grandir. Anton s’est quant à lui retiré du paysage public et profite d’une retraite méritée en tant que hockeyeur.
« Si les dieux le veulent » répond la présidente du FSS Louise Chamberland lorsque questionnée sur une éventuelle 8e édition. En effet, les subventions se font très rares et seuls les commanditaires rendent financièrement possible la tenue de l’événement. Il ne faudrait pas oublier de féliciter et de remercier les bénévoles qui assurent le bon fonctionnement de l’activité année après année. Pour lus d’information, consultez le www.festivalcineseverin.org
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