Éloge de l’entraide humaine sur fond de camps de concentration
Par Tessa Morin-Cabana, Journaliste
Les élèves et enseignants de la Polyvalente de St-Georges présentaient, le 30 avril et le 1er mai dernier, leur méga production sur les camps de concentration de la deuxième guerre mondiale.
Grâce à l’initiative de la professeur de danse de la Polyvalente de St-Georges, Madame Marie-Pierre Lamontagne, et à la précieuse collaboration des enseignants de musique, de théâtre et de Grapim, les élèves ont pu présenter le produit final d’un travail acharné depuis le mois de septembre.
D’une durée d’environ une heure, la création originale écrite par Olivier Giroux, Mélanie Boilard, Lori Caron-Lapierre et Sébastien Poulin, quatre élèves de la Polyvalente, racontait la tragédie des camps de concentration d’Europe de l’Est au cours de la deuxième guerre mondiale.
La pièce intitulée « Aucun de nous n’est seul » sur une musique joyeuse sortie directement du début du cinéma muet, sur laquelle dansaient une dizaine de danseuses. Puis, brusquement, la danse s’arrêtait et les danseuses et les comédiens étaient placés en rang, prenaient leur valise et s’en servaient pour simuler les roues du train qui mènerait leur personnage directement au camp de concentration.
Tout au long de la pièce, différents tableaux s’enchaînaient, alliant la danse, la musique et le théâtre dans un mélange homogène, représentant diverses difficultés et situations vécues sans chronologie particulière. L’accent était mis, non pas sur le drame humain, mais plutôt sur les liens que les gens tissaient entre eux afin de s’aider et de s’épauler dans la noirceur. À la fin de la pièce, un parallèle intéressant était établi entre les six millions de Juifs ayant vécus l’oppression, l’humiliation et la mort, et les milliers de jeunes dans les écoles qui, chaque année, sont victimes d’intimidation, de rejet, d’humiliation, et qui en viennent, malheureusement, quelques fois au suicide, mais qu’encore une fois, personne n’est seul et il est possible de trouver de l’appui et de l’aide.
Une ambiance sonore omniprésente
Tout au long de la pièce, cinq jeunes musiciens talentueux ajoutaient une ambiance sonore envoûtante, parfois joyeuse, parfois inquiétante, suivant avec précision tout ce qui se passait sur scène. Jouant discrètement pour accompagner les tirades des acteurs ou avec force pour évoquer dans les moments forts, leur performance en direct, comme dans les grandes pièces d’antan, fut certes fort appréciée par les spectateurs. Leur assurance était telle que personne n’aurait été en mesure de déceler la courte improvisation du saxophoniste, Jasmin Boily.
Des projections inquiétantes
Tout au long de la pièce, des projections réalisées par des volontaires de l’option Grapim, suivaient l’histoire présentée sur scène. Des vidéos et des images des camps de concentration de la deuxième guerre mondiale défilaient sur cinq grands écrans aménagés sur la scène. Aucune réalité de cette atrocité n’avait été mise de côté. Il était possible d’y voir l’entrée du camp de concentration d’Auschwitch, les tas de souliers et de vêtements abandonnés des détenus, des reconstitutions des chambres à gaz et des morts entassés par centaine. Sur un ton un peu plus optimiste, histoire de terminer la pièce sur une note d’espoir, les écrans projetaient à la fin, différentes photos de gens heureux. Chaque comédien et danseur entrait une dernière fois sur scène avec des lampions, qu’il plaçait en avant de la scène, comme en dernier hommage.
La joyeuse danse est soudainement interrompue par un officier nazi
Sur fond de flammes, les danseuses illustraient les dures réalités des camps de concentration
Un travail bien récompensé
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