À l'époque c'était écrit en anglais sur les affiches de leur bureau. Pour l'information des plus jeunes, les télégrammes étaient autrefois le moyen le plus rapide de transmettre une nouvelle importante, avant l'avènement du téléphone. Le télégraphiste actionnait un petit appareil, le télégraphe, pour envoyer un message codé (code morse), à un autre appareil du même genre, situé parfois à des centaines ou même des milliers de kilomètres. L'opérateur le recevant connaissait ce code et était capable de le décoder. Il transcrivait le message et allait remettre le télégramme au destinataire. C'était un service tarifé. Ce moyen de communication, créé vers 1850, fut d'abord utilisé sur les bateaux et les trains, puis, vers 1866, un peu partout dans les villes. Leur bureau était généralement situé dans un édifice commercial achalandé. On affichait devant l'immeuble, près de l'entrée, leur petite enseigne noire lettrée en blanc portant le nom de «CANADIAN PACIFIC TELEGRAPHS», comme on le voit à la 2e photo.
À l'origine, il semble que le premier poste de télégraphie à Saint-Georges fut d'abord situé direct à la gare, ouverte en 1907 (photo 1). En 1949, on le retrouvait dans l'édifice de l'hôtel National (photo 3). La petite affiche noire est accrochée au poteau de la galerie, directement en dessous de l'enseigne de l'hôtel National. Par la suite il déménagea dans l'immeuble voisin, l'hôtel Continental. Examinez bien la 4e photo, à l'extrême gauche, juste à côté de l'enseigne «Hôtel Continental», on aperçoit l'affiche du bureau des télégrammes de la compagnie Canadian Pacific. Après cet endroit, il fut installé dans l'ancien édifice de Gédéon Gagné au coin de la 1re avenue et de la 120e rue (photo 5), comme on le voit sur les deux photos de cet immeuble à la fin des années '50, là aussi on voit la petite affiche l'annonçant. Puis la photo de celui qui occupa très longtemps cette fonction, le télégraphiste Denis L'Heureux assis à son bureau en 1949 (photo 6). Dans les années '60, leur bureau fut situé à l'hôtel Hermandi, on y accédait par une porte à gauche dans le hall d'entrée. À ma connaissance le dernier endroit où il fut situé au centre-ville fut dans l'édifice A. S. Paquet au coin de la 120e rue et de la 2e avenue. À la fin, on est revenu à l'endroit initial, directement à la gare du secteur de la Station. Ce système de communication est progressivement tombé en désuétude aux alentours des années 1970-75. On ferma définitivement le bureau de télégraphie de Saint-Georges le 31 mars 1978.
On peut encore voir (et même activer) un ancien appareil de télégraphie très bien conservé au Musée Ferroviaire de Beauce à Vallée-Jonction (semblable à celui de la photo 7). Et vous savez quel fut le télégraphiste des années 1906-07 qui devint l'un des plus célèbres beaucerons? Nul autre que M. Édouard Lacroix lui-même. Après avoir suivi un stage de formation de six mois à Weedon, il fut engagé comme chef télégraphiste de nuit à la compagnie Quebec Central Railroad à Disraeli, alors qu'il n'avait que 18 ans. Puis à Saint-Georges quelque temps plus tard. On sait qu'il a fait autre chose par la suite...
Photos 1, 4 et 5 du fonds Claude Loubier. Photos 3 et 6 du fonds Linda Champagne. Texte et recherches de Pierre Morin.
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