Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Pier Dutil

Ce n'est pas parce que l'on rit que c'est drôle

durée 18h00
13 janvier 2025
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Pier Dutil

L’idée mise de l’avant par Donald Trump, de faire du Canada le 51e état américain avait fait rire un peu tout le monde lors d’un souper au pain de viande auquel participait Justin Trudeau à Mar-A-Lago en novembre dernier.

Mais voilà que cette boutade prend des proportions tout à fait imprévues et commence à inquiéter un peu tout le monde.

Force économique et/ou militaire

Pour parvenir à ses fins, questionné par un journaliste, Donald Trump a déclaré qu’il n’entendait pas utiliser la «force militaire» pour annexer le Canada, mais plutôt la «force économique».

C’est dans cette optique que le Président élu dit vouloir utiliser la mise en place de tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits exportés aux États-Unis par le Canada. Il espère ainsi créer une crise économique susceptible d’amener les Canadiens à souhaiter se joindre aux États-Unis.

Même si des économistes américains chevronnés ont déclaré, preuves à l’appui, qu’une telle mesure serait susceptible de nuire également à l’économie américaine, Donald Trump persiste et signe, étalant son ignorance de la joute économique.

Si, une fois entré en fonction lundi prochain, Donald Trump met sa menace en application, il est certain que l’économie canadienne sera fortement perturbée. Des millions d’emplois pourraient être perdus, des entreprises pourraient même voir leurs survies menacées.

Que faire ?

Évidemment, on ne pourra se contenter de regarder passer la parade. Avec un Premier Ministre canadien qui vit sur du temps emprunté, la position canadienne est précaire.

Déjà, Justin Trudeau a répondu en affirmant clairement : «Le Canada ne deviendra jamais un état américain.» De son côté, le chef conservateur et probable futur Premier Ministre canadien, Pierre Poilievre a déclaré : «Le Canada ne sera jamais le 51e état, point à la ligne.» De leur côté, les Premiers Ministres provinciaux ont réagi à la menace de Trump en rejetant le projet du Président américain.

Mercredi, Justin Trudeau rassemblera à Ottawa tous les Premiers Ministres provinciaux pour débattre de ce sujet. M. Trudeau devrait également convier à cette rencontre les chefs de tous les partis politiques fédéraux.

Et, à l’issue de cette rencontre, tous les intervenants canadiens devraient faire preuve d’une position commune pour affronter le Président américain, faisant ainsi passer les intérêts du pays avant les intérêts partisans. Quant une crise majeure menace un pays, il faut se serrer les coudes.

Les volontés expansionnistes de Trump

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait adopté une position isolationniste qu’il résumait par le slogan suivant : «America First» qui signifiait l’Amérique d’abord.

À l’aube de son deuxième mandat, Donald Trump donne l’impression d’être animé par des volontés expansionnistes. Il ne se contente pas de vouloir annexer le Canada en utilisant la «force économique», voilà qu’il admet ne pas renoncer à utiliser la «force militaire» pour s’accaparer le canal de Panama et l’état autonome du Groenland, rattaché au Danemark.

En s’attaquant ainsi à des pays et des territoires souverains, Donald Trump agit en violation totale du droit international. Mais il faut se rappeler que Donald Trump n’a de respect pour aucune institution et aucune règle.

De plus, lorsqu’il menace le Canada et le Danemark via le Groenland, Trump s’attaque à deux pays membres de l’OTAN. Et, il importe de rappeler que l’article 5 de la Charte de l’OTAN prévoit qu’en cas d’une attaque contre l’un de ses membres, cela constitue une attaque contre chacun des 32 pays membres.

Il serait surprenant, voire même improbable que nous nous retrouvions en situation de guerre, mais avec un déséquilibré comme Donald Trump, on ne sait jamais.

Finalement, comme si toutes ces intentions de Trump ne suffisaient pas, il projette également de changer le nom du Golfe du Mexique pour le Golfe de l’Amérique. Un chausson avec ça?

Un bref retour dans l’histoire des relations canado-américaines me rappelle que les États-Unis ont déjà tenté de conquérir le Canada. Ce fut le cas en 1775 lorsque les troupes de Benedict Arnold ont tenté d’attaquer Québec après être passées par la Beauce. Il y a eu également une tentative en 1812. Les deux ont échoué.

La volonté populaire

Quant à savoir ce que pensent les Canadiennes et les Canadiens des ambitions de Donald Trump, un sondage Léger réalisé auprès de 1 500 personnes indique que 82 % des répondants sont contre l’idée de faire du Canada le 51e état américain et 13 % y sont favorables.

D’ailleurs, au Québec, l’avocat beauceron Hans Mercier a créé le Parti 51 qui prônait que le Québec devienne le 51e état américain. Lors de l’élection générale d’octobre 2022, ce parti n’a récolté que 689 votes dans tout le Québec, soit une proportion de 0,02 %. 

Ces deux résultats semblent suffisamment clairs pour me permettre d’affirmer que, tant auprès des Canadiens que des Québécois, il n’y a pas d’intérêt à devenir un jour des citoyens américains.

Courses aux chefferies libérales

Suite à l’annonce de la volonté de Justin Trudeau de démissionner de son poste de chef du Parti libéral du Canada et de Premier Ministre, une course à sa succession s’est amorcée. On sait déjà que le nouveau chef sera choisi le 9 mars prochain. Et les intéressés.es ont jusqu’au 23 janvier prochain pour se porter candidats.es, soit dans seulement 10 jours. Et, fait non négligeable, les frais d’inscription sont de 350 000 $, de quoi refroidir l’ardeur de certains.es. 

D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes (dimanche) nous savons que trois candidats potentiels, Dominic LeBlanc, Mélanie Joly et Anita Anand renoncent à la course. Des candidatures sont attendues au cours des prochains jours.

Pendant ce temps, à Québec, le Parti libéral entreprend aujourd’hui même sa course à la chefferie. C’est le 14 juin prochain que l’on connaîtra le nouveau chef ou la nouvelle cheffe. Présentement, quatre candidats sont en lice : Pablo Rodriguez, Charles Milliard, Denis Coderre et Marc Bélanger. 

Les aspirants ont jusqu’au 11 avril pour déposer leurs candidatures, Au PLQ, le coût d’entrée est de 40 000 $.

Visionnez tous les textes de Pier Dutil

Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui se sentent menacés.es par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump :

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


12 janvier 2025

L'ancien magasin les Meubles du Boulevard d'Armand Roy

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN Les ainés ont connu autrefois ce magasin de meubles qui était situé sur le boulevard Dionne, entre les 14 et 15e rue à Saint-Georges ouest (photo 1 du 21 février 1975). C'était il y a 50 ans. C'est l'homme d'affaires Armand Roy «Mazor» qui a fondé ce commerce vers 1963. ...

6 janvier 2025

Choses étranges

En ce début de nouvelle année, je me permets de partager avec vous l’observation de choses étranges récemment survenues et qui ont attiré mon attention. Quant à savoir si ces choses étranges sont susceptibles d’animer chez vous du positivisme ou du négativisme, je vous laisse le soin de choisir. Pauvres femmes Si le sort des femmes s’améliore ...

5 janvier 2025

Le garage Dodge de Rodolphe Poulin au siècle dernier

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN Vous devez avoir plus de 50 ans pour vous rappeler de ce garage. Il était situé sur l'ancienne route 23 (maintenant 5e avenue) au coin  de la rue de la Famine (maintenant 95e rue) dans le secteur de la Station. On en a une vue aérienne à la 1re photo. Cet immeuble fut ...

app-store-badge google-play-badge