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Pier Dutil

Assez, c'est assez!

durée 18h00
25 novembre 2024
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Par Pier Dutil

D’entrée de jeu, je dois vous aviser : je suis en beau maudit et cette chronique reflétera mon humeur. Âmes sensibles, s’abstenir.

Je suis tanné de me faire dire que les Québécois sont racistes, surtout lorsque l’on tente de nous rentrer dans le cerveau qu’il y a au Québec un «racisme systémique». Oui il y a des Québécois racistes, islamophobes, antisémites, etc. J’en connais. Mais de là à tous nous mettre dans le même panier, ça va faire.

L’affaire Haroun Buazzi

Début novembre, lors d’un discours prononcé devant des membres de la communauté algérienne de Montréal, Haroun Buazzi, Député de Québec solidaire dans le comté de Maurice-Richard, a déclaré : «Nous voyons malheureusement, et Dieu sait que je vois ça à l’Assemblée nationale tous les jours, la construction de cet Autre qui est maghrébin, qui est musulman, qui est noir, qui est autochtone, et de sa culture, qui par définition, serait dangereuse ou inférieure».

Si j’en crois M. Buazzi, cela se passe sur une base quotidienne à l’Assemblée nationale. Pourtant, malgré ses propos accusateurs, Haroun Buazzi n’a pas été en mesure de citer un seul cas.

Pour prouver ses avancées, il a même osé mettre dans la bouche des Ministres Lionel Carmant et Christian Dubé des propos que ces derniers n’avaient jamais prononcés. 

Évidemment, les propos du Député Buazzi ont soulevé un tollé de protestations au sein de la classe politique et dans la population en général.

Plutôt que de s’excuser, Buazzi en a remis une couche, prétextant faire de la pédagogie. Comme si nous étions une bande d’imbéciles qui avions besoin d’être instruits par celui qui s’était donné comme mission de nous démontrer que nous sommes racistes.

Même ses confrères et consoeurs de Québec solidaire ont dénoncé ses propos, la nouvelle co-porte-parole, Ruba Ghazal, allant même jusqu’à les qualifier de «franchement maladroits et exagérés».

Après plusieurs jours d’attente et de pressions provenant de partout, même au sein de son parti, Haroun Bouazzi a fini par formuler des excuses timides, du bout des lèvres, excuses auxquelles personne ne croit. Et depuis, il est disparu dans la brume.

Qui est Haroun Bouazzi?

Haroun Bouazzi est né en Tunisie. Il est arrivé au Québec à 20 ans. Il a poursuivi des études qui l’ont mené à l’obtention d’un diplôme en génie informatique.

On le retrouve à la Banque de Développement du Canada (BDC) où il devient Vice-Président adjoint avant de plonger en politique au sein de Québec solidaire. En 2022, il est élu Député dans le comté montréalais de Maurice-Richard, un comté à forte majorité francophone.

Si les Québécois étaient racistes, croyez-vous que Haroun Buazzi serait parvenu à mener une telle carrière? Poser la question, c’est y répondre.

Droit à la critique

De ce temps-ci, oser émettre des opinions sur le sujet de l’immigration au Québec est hyper sensible. Il faut reconnaître que nos Gouvernements, tant fédéral que provincial, ne facilitent pas la situation en prenant des décisions parfois contradictoires.

Dire qu’il y a présentement trop d’immigrants au Québec ne signifie pas que l’on soit contre l’immigration. Quand j’invite des gens chez moi, je dois limiter mes invitations à la capacité de ma maison d’accueillir tant de personnes. Je dois également tenir compte de ma capacité de bien les accueillir et d’être un hôte responsable.

Si j’ai invité dix personnes et qu’il en arrive une vingtaine, on va avoir un problème et ma capacité d’accueil ne pourra être la même. Cela ne veut pas dire que je suis contre les gens qui se sont ajoutés à mes invités.

C’est la même chose au niveau du Québec et du Canada. À un moment donné, quand la maison est trop pleine, il faut commencer à gérer l’entrée.

Personnellement, je suis favorable à ce que le Québec accueille des immigrants. Surtout lorsqu’il s’agit de réfugiés qui ont choisi de fuir leurs pays pour assurer leur sécurité et espérer offrir une vie meilleure à leurs enfants.

De plus, le Québec a besoin de bras et de cerveaux pour compenser le manque flagrant d’employés dans nos usines, de professionnels en santé, en éducation et ailleurs. Notre population vieillit à un rythme effarant et notre taux de natalité est l’un des plus bas au monde.

Alors, des immigrants, on ne doit pas en accueillir uniquement par grandeur d’âme, mais également par besoin.

Besoin d’adaptation

Si nous devons nous adapter à cette nouvelle réalité, il importe de préciser que celles et ceux qui choisissent de venir vivre au Québec doivent aussi s’adapter à notre langue et à notre culture.

Je n’aurais pas l’idée d’immigrer en Italie en pensant que je n’aurai pas à apprendre l’italien, à manger de la bouffe italienne et ainsi de suite.

À la maison, dans un nouveau pays, je peux continuer à parler ma langue, à cuisiner des plats de mon pays d’origine. Pas besoin de renier sa culture pour s’adapter à la culture du pays hôte. Même que le pays hôte peut s’enrichir suite à l’arrivée d’immigrants qui élargissent nos œillères pour découvrir qu’il existe d’autres cultures sur la planète. 

Le Québec est une terre d’accueil qui a fait ses preuves. Mais cela ne m’interdit pas à l’occasion d’avoir un esprit critique à l’égard des autres.

Je suis tanné de me faire traiter d’antisémite lorsque je critique le Gouvernement israélien qui exagère dans sa défense en se livrant à un génocide dans la bande de Gaza. Je suis aussi tanné de me faire traiter d’islamophobe lorsque je critique l’attaque sauvage menée par des terroristes palestiniens sur le territoire israélien il y a un peu plus d’un an.

Ces critiques ne font pas de moi un raciste.

De grâce, prenons le temps de respirer par le nez, apprenons à mieux nous connaître et mieux nous apprécier et c’est tout le Québec qui en sortira grandi. 

Mais, pour en arriver là, il faut savoir respecter la grandeur de notre maison et sa capacité d’accueil.

Ça m’a fait du bien.

Visionnez tous les textes de Pier Dutil

Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine à toutes les personnes vivant au Québec, qu’elles soient nées ici ou qu’elles aient choisi de venir s’y établir :

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