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Pier Dutil

Est-on en train de devenir fou ? (2)

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5 septembre 2022
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Par Pier Dutil

EST-ON EN TRAIN DE DEVENIR FOU ? (2)

Il y a à peine trois semaines, ma chronique avait le même titre que celle d’aujourd’hui et faisait référence aux gens qui tentent d’éliminer des mots ou de créer des mots non genrés.

Je n’aurais pas cru devoir utiliser le même titre si tôt, mais, cette fois, pour parler des illuminés ou, si vous préférez, des esprits tordus qui s’attaquent aux élus et aux candidats à une élection.

DES MENACES EXAGÉRÉES

La campagne électorale au Québec n’est vieille que d’une semaine et voilà que des candidats sont victimes de harcèlement, de vandalisme, voire même de menaces de mort. Ce n’est pas rien.

À chaque élection, et cela depuis de nombreuses années, on souligne des actes de vandalisme contre les pancartes de nombreux candidats. On les déchire, on y inscrit des insultes, on défigure les candidats et ainsi de suite. Même si cela est déplacé en démocratie, la sécurité des candidats et des candidates n’est pas menacée.

Cette année, les protestations prennent une tournure beaucoup plus inquiétante. La Députée sortante et candidate libérale dans Saint-Laurent, Marwah Rizqy, enceinte de huit mois, a reçu rien de moins que des menaces de mort. On lui a conseillé de marcher plus vite parce qu’elle allait se faire tuer. Des responsables de la sécurité lui ont suggéré de rester à la maison durant quelques jours pour ne pas s’exposer. Quel moyen efficace pour faire campagne.

Son prétendu agresseur a été arrêté et a comparu en cour. Plaidant non coupable, il a aussitôt été libéré sous conditions dont celle de ne pas s’approcher de Madame Rizqy. Est-ce que cela ne vous rappelle pas le nombre d’agresseurs libérés sous conditions qui ont mis tout au plus quelques jours pour aller tuer leurs victimes?

Un autre Député sortant et candidat libéral dans Marquette, Enrico Ciccone, a vu son bureau vandalisé. On y a volé tous les ordinateurs, défoncé les classeurs et volé de nombreux documents. 

Plusieurs autres candidates et candidats ont reçu des menaces sur leur répondeur, à leur bureau de comté et sur leurs sites Facebook. Dans tous ces cas, les messages proviennent de braves (?) qui se cachent derrière l’anonymat que permettent les réseaux sociaux.

Quand les responsables de la sécurité sont rendus à offrir des vestes pare-balles aux chefs de partis pour mener campagne au Québec, il ne fait aucun doute que l’on est rendu trop loin. Après tout, on n’est pas en Afghanistan ou en Irak! 

Il importe de se rappeler que lors de la campagne électorale fédérale de l’automne dernier, Justin Trudeau a reçu des cailloux lancés par des opposants. Il y a quelques mois, le chef du NPD, Jagmeet Singh a été pris en souricière par des manifestants qui l’ont menacé et lui ont lancé des injures au moment de prendre place dans un véhicule.

Pas plus tard que la semaine dernière, la Vice Première ministre et ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland a fait l’objet de menaces au moment de prendre un ascenseur en Alberta. On lui a lancé des insultes et dit qu’elle n’était pas la bienvenue en Alberta, la province où elle est née.

Finalement, rappelons-nous qu’en 2012, Pauline Marois, élue Première ministre depuis quelques heures à peine, a fait l’objet d’un attentat au Métropolis. On a encore tous en mémoire les images de responsables de la sécurité qui sont venus interrompre Madame Marois et la sortir de la scène pour assurer sa protection. Pauline Marois n’a pas été atteinte, mais une personne est décédée et une autre a été gravement blessée par les tirs de l’agresseur. On l’a échappé belle.

Permettez-moi de préciser que, contrairement aux ministres québécois, les ministres fédéraux ne font pas l’objet d’une protection régulière. Justin Trudeau persiste à dire que cela n’est pas nécessaire, que le Canada est un «pays paisible», mais qu’aura-t-il à dire le jour où un élu sera physiquement attaqué, voire même assassiné? J’espère avoir tort, mais j’ai bien peur que cela va se produise dans un avenir plus ou moins proche.

IL Y A DE LA PLACE POUR LA PROTESTATION

Le système démocratique qui régit les règles de la politique au Québec et au Canada prévoit que les citoyens et électeurs peuvent protester par divers moyens.

Mais le moyen le plus précieux est le droit de vote, suivi immédiatement après par le droit d’être candidat lors d’une élection.

Vous n’aimez pas les politiciens en place, vous n’avez qu’à vous présenter pour tenter de les remplacer. Vous n’avez pas le courage de vous présenter? Alors vous pouvez voter pour un candidat qui s’approche davantage de vos valeurs. Et, en fin de compte, celles et ceux qui qui auront reçu le plus d’appuis seront élus. Il se peut que ce ne soit pas la personne que vous supportiez, mais, que voulez-vous, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

Dans la présente élection, 26 partis différents sont enregistrés au Québec. L’éventail est tellement large que vous pourrez sans doute trouver un parti qui s’approchera de vos valeurs. Que vous soyez de gauche, de droite, du centre ou que vous souhaitiez tout simplement donner votre vote de protestation à un parti plus ou moins sérieux, toute la gamme de choix s’offre à vous.

Présentement, Beauce-Sud compte déjà six candidats connus et Beauce-Nord en recense cinq. Et ce n’est pas fini. Dans Beauce-Sud, vous pouvez même choisir un parti qui prône l’adhésion du Québec aux États-Unis, le Parti 51 avec son chef Hans Mercier.

Alors, chers mécontents, chers esprits tordus, chers éternels insatisfaits, SVP, un peu de civisme au cours des prochaines semaines si vous en êtes capables.

Et n’oubliez surtout pas qu’en politique comme dans les sports il y a toujours un gagnant et des perdants.

Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil


PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine aux éternels mécontents de la politique :

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