Utilisation de la forêt publique
Superficies acéricoles: les producteurs rejettent les cibles proposées par Québec
Les producteurs et les productrices acéricoles du Québec (PPAQ) rejettent les cibles de superficies acéricoles proposées par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF).
C'est du moins la résolution qui a été adoptée par les délégués du regroupement, qui étaient réunis cette semaine en assemblée générale semi-annuelle, au Centre des congrès de Lévis.
Le mécontentement sur la situation de l'acériculture en forêt publique s'est fait sentir durant l'assemblée et le gouvernement doit s'attendre à ce que le ton monte chez les producteurs acéricoles.
Les PPAQ contestent les données du MRNF qui avance que les superficies d'érablière qui composent les potentiels acéricoles disponibles pour les dix prochaines années sont de 25 000 hectares.
En effet, à l'heure actuelle, 7 300 hectares ont déjà été réservés à des entreprises acéricoles dans le cadre des émissions d'entailles en 2021 et en 2023 et ne sont donc plus disponibles pour le développement de nouveaux projets. De plus, une part importante de ces superficies ne sont toujours pas en production «en raison de la lenteur du ministère à traiter les dossiers et la préséance qu'il accorde aux coupes forestières», indique le regroupement. Il faut ajouter des superficies disponibles estimées par le MRNF de 15 000 hectares, un nombre supérieur aux dernières estimations partagées par le gouvernement.
«La ministre Maïté Blanchette Vézina voudrait couper les ailes de la production de sirop d'érable qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. Son plan, c'est de ne permettre aucun nouveau projet acéricole en Estrie et de vider les dernières superficies disponibles au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et en Chaudière-Appalaches en forêt publique. Dans ces régions, nous serons à une émission d'entailles de ne plus avoir de potentiel acéricole à mettre en production », a déclaré le président des PPAQ, Luc Goulet.
Les membres de son organisme demandent la mise en production acéricole à court, moyen et long terme de 200 000 hectares de forêt publique, dont 25 000 hectares pour les dix prochaines années et 35 000 hectares pour les dix années suivantes.
«Un érable, ça prend 50 à 60 ans avant qu'il soit suffisamment mature pour être entaillé. Les décisions qu'on prend aujourd'hui, c'est pour les prochaines générations d'acériculteurs et d'acéricultrices. C'est pourquoi la protection des érables est au cœur de notre mission. C'est simple, pas de forêt, pas de sirop. Ça fait quatre ans que nous sommes en discussion avec le MRNF et on est toujours au même point: les industriels du bois continuent à couper les plus beaux érables et c'est l'incertitude pour notre filière», s'est désolé M. Goulet.
Rappelons que la production acéricole engendre des retombées économiques pour le Québec, chiffrées à plus d'un milliard de dollars par année. Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) représentent les intérêts de 13 500 acériculteurs et acéricultrices et de plus de 8 400 entreprises acéricoles.
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