Les propriétaires de cabanes à sucre voient leur chiffre d’affaires s’envoler
Le temps des sucres gâché par la COVID-19
Il n’y a pas que les restaurateurs qui subissent les contrecoups de la COVID-19, mais aussi les cabanes à sucre de la région. Certains propriétaires ont vu l’entièreté de leur profit saisonnier s’envoler après que Québec ait émis des consignes claires concernant les rassemblements de 250 personnes et plus.
C’est le cas pour Guymont Labbé, propriétaire d’une cabane à sucre située à Saint-Benoît.
« Ça représente des pertes d’au moins 30 000 $. C’est 100 % de notre profit qui disparaît. La saison commençait et là tout est fini », nous a-t-il confié.
Puisque l’achalandage sera nul, M. Labbé perdra les stocks qui remplissaient déjà ses congélateurs.
« Il y a pour quelques milliers de dollars de nourriture qui est déjà achetée. On fait quoi avec ça ? On ne peut pas la garder pour l’année prochaine. »
Pour la Cabane à Pierre située à Frampton, le tiers de son chiffre d’affaires risque de se volatiliser dans les prochaines semaines.
« Nous pouvons accueillir 350 personnes à la fois. Normalement nous sommes pleins à ce temps-ci de l’année. Ce sont de grosses fins de semaine qui s’en venaient », explique Nathalie Poulin, directrice des opérations et du marketing.
Aide du gouvernement
Malgré ces lourdes pertes, les deux établissements s’entendent pour dire que la fermeture allait de soi.
« On suit les recommandations du gouvernement. C’est un effort collectif que nous devons faire si on veut que la situation se règle. On n’a pas vraiment le choix », croit Mme Poulin. « La santé des clients et des employés c’est notre priorité. »
Au cours de la dernière semaine, de nombreux clients ont appelé pour annuler leur réservation.
« Hier les gens étaient déjà nerveux. Ils étaient assis à des tables différentes et il a fallu remplacer la formule buffet par du service aux tables », explique M. Labbé qui a depuis cessé ses opérations pour la saison.
Ce dernier espère cependant que le gouvernement pourra compenser ses pertes. « Je comprends qu’il faut que tout le monde fasse sa part, mais il faut comprendre que nous ne pourrons jamais récupérer cet argent. »
Un peu d’espoir
Nathalie Poulin s’estime tout de même plus chanceuse que ses confrères du milieu acéricole, puisque la Cabane à Pierre est ouverte toute l’année.
« Pour le moment, on tente d’étirer la saison en reportant les réservations au mois de mai et de juin. Ce sera la même expérience, mais il n’y aura seulement pas de neige. »
Outre ces reports, Mme Poulin compte aussi miser sur des dîners champêtres et des soirées chansonniers pour attirer la clientèle à d’autres moments de l’année. Elle pense aussi alimenter ses réseaux sociaux en publiant des recettes, afin que sa clientèle ne perde pas le goût du sirop d'érable.
« Nous sommes vraiment chanceux, car nous avons une équipe d’employés vraiment motivés qui pensent déjà à plusieurs solutions de rechange. Je crois que tout le monde a besoin de sa dose de sucre au moins une fois par année, même si ce n’est pas au printemps », conclut-elle sur une note plus optimiste.
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