À la suite de l’incendie qui a détruit ses installations en septembre 2018
La Ferme Holdream de Saint-Honoré se tourne vers la robotisation
Après avoir vu la ferme familiale détruite dans un incendie en septembre 2018, la famille Lessard de Saint-Honoré, propriétaire de la Ferme Holdream, s’est tournée vers l’avenir en procédant à la robotisation de ses nouvelles installations. EnBeauce.com a rencontré Étienne Lessard à ce sujet.
Une semaine environ après l’incendie, Étienne Lessard et son frère, Guillaume, ont décidé de procéder à la reconstruction de leur ferme. À la suite de cette décision, il leur restait à définir notamment le type de bâtiment et le système de traite. Tout s’est enchaîné d’ailleurs assez rapidement par la suite.
« Quelqu’un de normal peut préparer sa construction sur peut-être deux ans, tandis que nous, là où il fallait faire rapidement, c’est que nos vaches sont passées au feu, mais pas notre relève. On avait des vaches et des veaux qui vêlaient. On avait beaucoup de taures qui étaient prêtes à inséminer. »
Après avoir cessé l'insémination des taures pendant deux mois, les propriétaires ont recommencé le processus par la suite. Ils comptaient alors 50 taures qui allaient mettre bas en octobre.
« On ne savait pas quand on commençait notre projet, mais on savait qu’il fallait qu’il soit prêt pour telle date. »
Étant donné que la famille Lessard possède des productions porcine, acéricole et de grande culture, robotiser les installations à venir s’avérait être une direction plus flexible.
Les deux frères ont décidé de prendre tout l’hiver pour visiter des fermes, des robots et des carrousels. Ils ont déterminé les bases du projet et ont terminé de peaufiner celui-ci en se rendant en Europe.
« On est allé finir de chercher nos idées. Quand on est revenu, on a dit : “On fait une étable automatisée d’un bout à l’autre. »
C’est ainsi que la Ferme Holdream a fait son entrée dans le monde de la robotique.
Robotisation et virage familial
Après une réunion avec tous les contracteurs en février, un échéancier a été établi pour le déroulement des travaux, qui ont débuté en mars.
« Quasiment tous les contracteurs nous disaient qu’on était fous, que jamais on ne rentrerait à notre date. »
Mais ils y sont arrivés et tous les contracteurs des différents corps de métier ont travaillé en collaboration afin de livrer le projet à la date prévue.
« On a été chanceux, ça a quand même bien été. Chacun donnait son morceau de tarte à l’autre pour que l’autre puisse commencer plus vite. Le 9 octobre, on rentrait nos animaux et on partait les deux premiers robots. »
La superficie est désormais de 123 x 485 pi2, pour un total de 73 500 pi2, et a une capacité de 430 places. L'investissement représente plus de 5 M$.
La robotisation des nouvelles installations a apporté son lot d’avantages pour la famille Lessard. En plus de permettre aux propriétaires de ne plus être présents à des heures fixes, cette façon de faire permet également une économie de la main-d’œuvre, à une époque où il est plus difficile d’en trouver, particulièrement en agriculture. Ce système leur permet également de laisser une plus grande place à la famille.
« On ne s’en va pas dans la même direction. Avant on challengeait, on travaillait beaucoup avec nos animaux pour aller chercher le summum. On essaie de sortir plus de bonne heure, de passer plus de temps avec notre famille. C’est différent, parce que notre troupeau qu’on avait avant, qui était élite, est passé au feu. On repart à zéro. On prend un autre virage. »
Étienne Lessard croit qu'en 2020, la robotisation des fermes est nécessaire.
« Un robot, c'est un mini-laboratoire. Il te dit ce qui se passe, si la vache ne file pas, si elle a baissé en lait, si elle est en chaleur. »
Comme c’était le cas auparavant, la Ferme Holdream continue de miser sur le confort et le bien-être animal avant tout.
« La vache, pour nous, c’est un peu comme un employeur. Si tu la traites bien, elle va répondre. On a travaillé pour mettre le maximum sur le confort des animaux, que ce soit où ils se couchent, où ils marchent, la qualité de l’eau, la lumière. »
La relève comme motivation
À la suite de l'incendie et lors de la reconstruction, Étienne et Guillaume Lessard ont reçu beaucoup de soutien de leurs familles, mais aussi de la Municipalité de Saint-Honoré.
« On a la chance d'être à Saint-Honoré, c'est un milieu agricole. Le maire est venu nous voir pour nous dire : "On va vous aider". La Municipalité a été correcte avec nous. »
L'épreuve s'est tout de même révélée difficile pour les membres de la Ferme Holdream.
« Ça faisait quand même sept ans qu'on était les meilleurs au Canada. C'est une partie qui est plus dure à digérer aujourd'hui. On sait qu'on ne retournera pas au niveau où on était, mais je pense qu'aujourd'hui, [la robotisation], c'était la décision qu'il fallait prendre. Il aurait peut-être fallu faire le "move" pareil dans les années futures. Ça a été devancé. »
La famille Lessard se tourne également vers la relève pour reconstruire, et celle-ci représente d'ailleurs une motivation.
« On va reconstruire avec qu'est-ce qui nous reste. Pour la première année, côté production, on ne s'attend pas à battre des records. Pour la deuxième année qui va suivre, notre roue va être partie. On va commencer plus à travailler avec nos élites. Ça va être à long terme. »
Aujourd'hui, leur troupeau est constitué d'environ 170 vaches à traite, de race Holstein.
Portes ouvertes
Mentionnons que la Ferme Holdream invite la population, le samedi 8 février, de 10 h à 15 h, à visiter leurs installations.
« Il va y avoir plein de kiosques de nos fournisseurs, tout le monde avec qui on a fait affaire. [C'est] pour fermer la boucle. », a conclu Étienne Lessard.
1 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.
je vous félicite de votre grand courage dant votre entreprise et continuer
a avancer pour vous même ainsi que pour la population du Québec merci