Wal-Mart, Toujours! …plus québécois
À l’occasion d’un déjeuner thématique de la Chambre de commerce de Saint-Georges, quelques représentants Wal-Mart, ainsi que plusieurs entrepreneurs régionaux, étaient réunis pour échanger sur la possibilité d’une association. En effet, depuis son arrivée au Québec, Wal-Mart s’efforce d’encourager des entreprises québécoises et, avec la nouvelle succursale Saint-Georgeoise, des compagnies régionales.
En conférence, M. Raymond Dutil, président du groupe Procycle, a fait part de son expérience en tant que plus grand fournisseur beauceron chez Wal-Mart. « Pour être fournisseur Wal-Mart, vous devez avoir une équipe pour vous soutenir. N’allez pas croire que le patron, à lui seul, peut tout gérer le dossier de ses ventes chez la multinationale. C’est impossible! », conseillait l’homme d’affaire avant d’ajouter : « Ils sont exigeants mais équitables. Respectez vos promesses et tout ira bien. […] Les comptes de Wal-Mart sont toujours payés à temps, jamais je n’ai eu à envoyer quelqu’un pour me faire payer. ». En bref, M. Dutil conseillait de livrer la marchandise à temps, de respecter les promesses faites à l’entreprise, de créer une équipe interne pour s’occuper du dossier Wal-Mart et de visiter avant d’aller voir un acheteur.
Rencontres fournisseurs
Après le déjeuner, quelques entreprises régionales avaient rendez-vous avec des acheteurs Wal-Mart. Ils leur étaient possible d’apporter leurs produits afin d’en faire la promotion et de discuter sur les modalités de ses « ententes-fournisseurs ».
Pendant ce temps, j’en ai profité pour réaliser une entrevue avec le Directeur du Service des communications de la Compagnie Wal-Mart du Québec, M. Yanik Deschênes :
Depuis quand Wal-Mart va-t-il chercher des entreprises québécoises?
Depuis son arrivé au Québec, c’est-à-dire en 1994, Wal-Mart a mis en place le programme « Achat-Québec » afin de donner priorité aux produits québécois.
Est-ce que l’idée d’acheter québécois est venue du fait que certaines entreprises se plaignaient des produits outre-mer à bon-prix de Wal-Mart?
Non, tout simplement parce qu’il fallait passer de vingt milles produits à quatre-vingt milles. Avec le programme, nous avions la chance d’avoir plus de produits en magasin et de se rapprocher de notre clientèle. Donc, pour passer de 20 à 80 milles produits, nous avons d’abord donné priorité aux fournisseurs québécois.
Est-ce que d’acheter québécois vient nuire aux bas prix de Wal-Mart?
Oui. Et bien, c’est certain que notre mission est d’offrir le prix le plus bas aux clients et ce, à tous les jours et c’est certains que nous travaillons avec le producteur du Québec pour arriver à ça. Ça demeure notre mission. Il y a toujours des façons créatives pour y arriver et il y a 1 350 entreprises du Québec qui travaillent déjà avec nous, et ces entreprises-là font déjà des affaires depuis longtemps avec Wal-Mart. Ça démontre qu’il y a plusieurs façons d’y arriver.
Combien d’entreprises beauceronnes y a-t-il dans la succursale de Saint-Georges?
Eh bien, il y en a une bonne; Procycle. Il faut venir visiter le magasin pour constater tous les petits produits qui viennent de la région et ce, surtout dans le domaine de l’alimentation.
Combien de fournisseurs beaucerons croyez-vous accueillir durant l’année?
Écoutez, nous sommes vraiment ravis de la présence de toutes ces compagnies ici aujourd’hui. On m’a dit qu’il y a 101 personnes présentes ce matin et qui sont intéressées à faire des affaires avec Wal-Mart. Si on peut aller chercher un 10% donc 10 nouveaux fournisseurs, ce serait déjà un excellent résultat.
Le plus grand avantage d’être fournisseur chez Wal-Mart.
C’est la possibilité de croissance. C’est-à-dire que si une personne commence et est capable de fournir le magasin de Saint-Georges de Beauce et que, par la suite, elle décide de fournir 10 autres magasins ou les 50 magasins au Québec, il y a déjà une possibilité de grandir et ça peut aller jusqu’à 6 100 magasins dans 13 pays dans le monde. Prenons par exemple les Biscuits Leclerc qui l’ont fait juste au Québec, et maintenant ils sont au Canada, aux États-Unis, au Brésil, en Argentine, en Grande-Bretagne, partout partout, donc c’est une entreprise qui a grandi avec nous. C’est un avantage, pour une compagnie, de faire affaire avec Wal-Mart.
Un inconvénient?
Il faut livrer la marchandise à temps. Nous sommes très stricts. Nous ne tolèrerons pas un fournisseur qui va faire en sorte que nos tablettes vont être vides. Si le marchand n’est pas capable de remplir cette condition à temps et bien il ne pourra pas faire affaire avec nous.
Est-ce que le fait d’avoir de la marchandise beauceronne peut nuire à certains magasins de la région? Je prends par exemple les vélos de Procycle. Étant donné que vous achetez en grande quantité, est-ce qu’un petit magasin de vélo pourra concurrencer ses prix avec ceux de Wal-Mart?
Il y a un ajustement à faire. L’expérience québécoise démontre que l’arrivée d’un Wal-Mart dans une région a été positive pour la communauté. C’est ce qui est arrivé à Matane, à Rivière du Loup, à Lac-Mégantic, etc. Ce qui arrive c’est que nous générons plus de trafic, plus d’achalandage dans la région. Les gens vont donc supporter les autres magasins environnants. Mais ces petits magasins-là, doivent s’adapter à l’offre. Si un magasin a le même produit que Wal-Mart, il sera possiblement désavantagé et il devra changer son offre. Ce sera donc à lui d’arriver avec une offre différente et de viser une clientèle peut-être plus ciblée.
En terminant, je voudrais savoir l’objectif de Wal-Mart avec ce déjeuner.
C’est de trouver de nouveaux produits québécois. Nous voulons davantage de produits québécois sur nos tablettes. Le programme « Achat-Québec » vise d'abord à mettre plus de produits d’ici sur étagère et, d’autre part, èa encourager les québécois à supporter les entreprises provinciales. C’est pour ça qu’on l’a fait!
Kate Kirouac
EnBeauce.com
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.