L’audace entrepreneuriale a rapporté pour Anne Marcotte
Habile communicatrice et femme d’affaires, Anne Marcotte a su insuffler sa passion pour l’entrepreneuriat à près de 80 personnes aujourd’hui à l’auberge Benedict Arnold. Sa conférence « Osez faire la différence » a été présentée dans le cadre du dernier déjeuner Bonjour Méta du Réseau Méta-Beauce en collaboration avec l’Association des CLD du Québec.
Âgée seulement de 42 ans, Anne Marcotte a donc livré avec émotion son parcours mouvementé dans le domaine des affaires. Une histoire qui a charmé le public, qui l’a même ovationnée après sa conférence.
Un début modeste
Rêvant d’une carrière d’avocate ou de médecin, Anne Marcotte a fait son entrée sur le marché du travail plus rapidement que prévu. Elle a fait alors ses débuts comme secrétaire à 7 $ de l’heure dans une entreprise audiovisuelle. À l’époque, elle ne détenait même pas son diplôme d’études secondaire, mais maintenant elle est en possession d’un certificat en administration/marketing. Après avoir travaillé avec acharnement le jour pour son emploi, et encore fort par les soirs pour poursuivre ses études, la vie lui avait tracé une toute autre voie, l’entrepreneuriat.
Toujours au sein de cette même entreprise, une bonne journée, l’entreprise s’écroule. Ses collègues de travail ont vidé la place pendant la nuit, il ne restait plus qu’elle et son patron. Tous les postes devenaient alors disponibles, c’est alors que Mme Marcotte est devenue représentante puis a aidé à rebâtir la compagnie avec son patron, même sans expérience. Elle était animée par ce qu’elle qualifie de l’une des meilleures armes, la passion. « J’avais le feu dans les yeux, les gens ne pouvaient pas me dire non », lance cette dernière.
La dure école de la vie
Après neuf ans, elle gravit tous les échelons de l’entreprise pour devenir finalement directrice générale. Puis, son patron a décidé de vendre sa compagnie. Désirant un jour devenir entrepreneure, elle tente une offre d’achat qui a été malheureusement refusée. Déboussolée, elle a donc quitté l’entreprise, et ce, sans filet de sécurité. « Parfois dans la vie, quand on est dans l’inconfort, c’est parfois porteur », lance Mme Marcotte.
C’est alors que ses anciens collègues de travail lui proposent de devenir partenaire dans leur entreprise à raison de 15 % des parts. « J’ai accepté d’être partenaire d’une entreprise déficitaire », ironise la dame qui croyait avoir fait une bonne entente. Elle s’est retroussé les manches pour restructurer cette compagnie-là et la rendre rentable pour la première fois de son existence.
Fière de son exploit, elle a ensuite compris une recette importante en affaires. « On ne fait pas d’omelette sans casser d’œuf. Tu ne te fais pas d’amis, tu demandes aux gens de changer, d’en faire plus, de performer et c’est sûr que c’est dérangeant. Cela ne fait pas de moi une mauvaise personne », se rappelle Mme Marcotte.
Puis l’actionnaire majoritaire de cette entreprise où travaille Mme Marcotte vit une séparation difficile puis une dépression. Sans convention d’actionnaires, elle s’est retrouvée avec rien. La sœur de l’actionnaire majoritaire et les autres actionnaires lui montrent la porte. « Je me suis ramassée dans le stationnement avec ma boîte d’effets personnels et la plante qui ne fait même pas dans mon char… Les plus belles magies opèrent toujours dans les moments les plus difficiles. C’est le récit de mon cheminement », illustre cette dernière.
De retour à son appartement, en larmes, il y a un message sur son répondeur. C’était les trois employés qu’elle venait d’embaucher. Ils ont démissionné de leur poste pour fonder une compagnie avec l’entrepreneure qui se nommait Marcotte Multmédia. « Je me suis lancée en affaires lors du moment le plus précaire de ma vie. C’est miraculeux. C’est dans l’inconfort qu’on performe. L’inconfort est porteur pour un entrepreneur, puisqu’on devient imaginatif, très créatif, et même des choses que jamais on ne ferait », indique la femme d’affaires.
« Je n’ai jamais manqué d’audace, mais dans le confort on a tendance à l’oublier », ajoute Mme Marcotte.
Cette entreprise a connu de grands succès tant dans les affaires que dans de nombreux concours. « Dans la vie, il faut savoir se démarquer, mais cela veut aussi dire prendre des risques », pense-t-elle.
Son plus grand fait d’armes aura été d’être de la plus grande mission commerciale du Québec en Chine en 1997. Alors qu’à l’époque, les autres entreprises multimédias méprisaient sa présence en Chine. Mme Marcotte a plutôt vu une occasion en or pour se faire connaître et enrichir ses connaissances entrepreneuriales. « Ce n’est pas la Chine que j’avais vue. Moi, j’ai vu un avion avec les portes fermées avec 160 entrepreneurs québécois à qui je pouvais vendre des solutions Internet. On a doublé notre chiffre d’affaires avec la Mission. Il faut voir les choses que les autres ne voient pas. Si les autres la voient, ce n’est plus une opportunité », philosophe Mme Marcotte.
Les efforts finalement récompensés
Près de 10 ans plus tard, c’est une autre passion qui l’a animée à vendre sa compagnie à un important leader dans l’industrie des communications en Amérique du Nord, Transcontinental. Cette communicatrice relève maintenant d’autres défis avec sa nouvelle compagnie Vivemtia.
Animée cette fois par l'ardent désire de communiquer son enthousiasme à identifier des opportunités et à faire exploser les réalisations personnelles et professionnelles. Sa compagnie offre des conférences, des chroniques journaux et des concepts télés. D’ailleurs, son émission Voir Grand.tv fait valoir le potentiel entrepreneurial au Québec. Puis elle lancera sous peu un répertoire Internet pour les entrepreneurs de Voir Grand.tv sur le site faceaface.biz. Elle est chroniqueuse pour le journal de Montréal et de Québec. Elle anime la tribune : Femmes d’affaires/Affaires de femmes dans le cahier Argent.
Quelques lignes de sa pensée
Pour atteindre les sommets en tant que femme d’affaires aguerrie et respectée dans le milieu, elle a donc prodigué ses principes de vie comme entrepreneure.
- Dans la vie, si on est convaincu hors de tout doute on peut être convaincant.
- Le plus grand pouvoir, que nous avons, est l’authenticité. C’est quelque chose de plus en plus preneur. Être authentique, c’est de savoir nos forces et nos faiblesses et nous assumer comme on est.
- L’attitude détermine l’altitude, on ne sait jamais où cela peut nous mener à court ou moyen terme.
- Dans la vie, on na pas droit de laisser filer des opportunités. Les plus belles opportunités arrivent souvent dans les moments les plus difficiles. Il faut se réinventer.
- L’effet papillon : on dit souvent qu’un petit battement d’ailes peut provoquer tout un chamboulement. Ne sous-estimez jamais la petite affaire de plus que vous faites, c’est parfois cela qui fait la grosse différence.
- Elle a terminé avec une citation de Éleonor Roosevelt. Faites une chose qui vous fait peur chaque jour pendant une semaine voire un an. On ne sait jamais où cela peut nous mener. Cela peut vous rapporter.
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