Permafil souhaite passer à travers ces durs moments
Les fluctuations des coûts de l’acier de transport et la forte compétitivité de l’Asie ont forcé l’usine de Permafil de Sainte-Marguerite à se placer sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité le 26 septembre dernier. Philippe-André Routhier de Permafil espère toutefois que l’entreprise se relèvera comme de vrais Beaucerons peuvent le faire.
« On n’avait pas le choix de se placer sous la protection de la faillite, mais ce n’est que temporaire », se presse d’affirmer le directeur de production de l’entreprise spécialisée dans les produits de rangements métalliques.
Créée en 1989 par Raymond Routhier, Permafil a dû faire face à des impondérables du marché de la mondialisation. Elle a tout de même fait son possible en améliorant sa productivité en misant sur l’automatisation et le Lean Manufacturing, mais en vain. Les coûts d’aciers qui ont doublé en six mois, l’augmentation constante des coûts de transports et la forte compétition due à l’Asie ont eu raison pour le moment de Permafil. «C’est simple, la concurrence asiatique pouvait offrir le produit à mon “cost” », affirme M. Routhier.
De plus, l’entreprise a dû essuyer la perte d’un gros contrat du Groupe Rona. Ce dernier a préféré son compétiteur américain, une imposante compagnie qui s’approvisionne en Asie. Permafil devra faire de même selon lui.
Les pressions du marché ont eu un impact sur la main-d’œuvre. L’usine Permafil a vu le nombre d’employés s’effriter au fil des années. En 2005, 75 personnes étaient à l’emploi de cette entreprise familiale. Aujourd’hui, on en retrouve environ 20. « On ne perd pas espoir, on a les meilleurs employés », affirme M. Routhier.
Une petite lueur
M. Routhier demeure sûr qu’après 17 ans en affaires, l’entreprise peut vraiment passer à travers de cette situation difficile. On voit la lumière au bout du tunnel puisque les coûts de l’acier reviennent peu à peu à la baisse malgré la forte demande des Chinois. Ceux-ci sont d’ailleurs responsables de cette montée en flèche. « Ils tendent à diminuer ce qui nous laisse croire que nous pouvons passer à travers ce moment difficile », soutient M. Routhier, directeur de production.
Selon M. Routhier, l’entreprise devra donc miser sur ses forces le « sur-mesure et sa créativité ». D’ailleurs, Permafil a observé au cours des dernières années une augmentation de ses parts de marché pour les entreprises de services pour ses étalages à journaux ou à pains. Ses accessoires et produits de maison
Procédures à suivre
En conformité avec l’article 69 de la Loi, toute procédure engagée contre Permafil est suspendue. Une proposition devra être faite au cours des 30 prochains jours auprès des créanciers. La firme Roy, Métivier et Roberge agira à titre de syndics dans cette affaire.
Les mauvaises créances de la compagnie s’élèvent à 3 millions $ dont la grande partie aux institutions bancaires. Au total, 102 entreprises se trouvent parmi les créanciers non garantis dans l’avis déposé le 16 septembre. La plus petite somme due est de 16,41 $ et la plus imposante est de 100 637,45 $. Cette dernière dette appartient au fournisseur Sivaco de Québec. Conscient que certaines sommes feront mal à ces fournisseurs, M. Routhier sait que cela sera difficile de regagner la confiance de ces fournisseurs. «Certains de nos fournisseurs espèrent aussi notre relance et sont prêts à nous appuyer», lance ce dernier.
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