VRS chez les bébés: 33 % de la cible d’immunisation atteinte en moins d'un mois
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Pour éviter des complications chez les bébés qui les mènent parfois aux soins intensifs, une campagne d’immunisation contre le virus respiratoire syncytial (VRS) a débuté le 4 novembre au Québec. Depuis, environ 33 % de la cible a été atteinte.
Santé Québec s'est dit satisfait de la réponse de la population pour cette campagne d’immunisation. Jusqu'à présent, un peu plus de 11 600 doses d'un médicament préventif ont été administrées aux bébés admissibles, principalement des nouveau-nés et ceux âgés de moins de six mois. À cela s'ajoutent plus de 4500 doses qui avaient été données aux bébés vulnérables depuis la fin octobre.
Les bébés vulnérables comprennent notamment ceux qui sont nés prématurément ou ceux qui ont un problème respiratoire ou cardiaque déjà existant.
Le nombre de doses distribuées est sous-estimé en raison des délais légaux dans la saisie des doses, a précisé par courriel un porte-parole de Santé Québec. Une cible de 50 000 doses a été fixée pour environ six mois de campagne d’immunisation.
Le vaccin offert est en fait un anticorps monoclonal, le nirsévimab, qui offre aux bébés des anticorps déjà fabriqués pour les protéger contre les infections graves causées par le VRS. Ce médicament est administré en une seule injection intramusculaire.
Depuis le début de l'automne, le nombre de tests déclarés positifs au VRS dans les laboratoires hospitaliers est en constante augmentation. Les données de l'Institut national de santé publique du Québec indiquent que 447 cas ont été déclarés positifs au VRS pour la semaine se terminant le 16 novembre.
Le VRS est un virus respiratoire saisonnier commun et hautement contagieux qui infecte presque tous les nourrissons avant l’âge de deux ans. De 20 à 30 % des bébés infectés développent une bronchiolite ou une pneumonie.
Des bébés en «parfaite santé» aux soins intensifs
Le nirsévimab aide à prévenir l'infection des voies respiratoires inférieures par le VRS chez les nouveau-nés et les nourrissons durant leur première saison d'exposition à ce virus.
Dre Andrea Kessous, médecin de famille à la clinique ELNA Pédiatrie, à Montréal, indique que le VRS affecte plus sévèrement les enfants de moins de 1 an, en particulier les bébés de moins de 6 mois. Généralement, pour les enfants plus vieux et les adultes, les symptômes ressembleront à un «rhume banal».
«Le virus peut être catastrophique parce qu'il génère énormément de sécrétion respiratoire, ce qui mène à une pathologie qui s'appelle une bronchiolite où les petites bronches, les petits tuyaux dans les poumons qui aident à faire échanger l'oxygène et à faire circuler l'air deviennent remplis de sécrétions respiratoires», explique Dre Kessous.
Elle précise que le VRS peut amener ces graves symptômes même chez les bébés en bonne santé et nés à terme. «Au moins une fois par année, j'envoie un enfant en parfaite santé aux soins intensifs à cause du VRS, a raconté Dre Kessous. Un séjour aux soins intensifs dans une saison respiratoire, pour une famille, c'est l'enfer.» La docteure recommande aux parents de ne pas hésiter à offrir ce médicament à leur bébé, car il minimise grandement ce risque.
Dans la majorité des cas, les enfants plus âgés n'auront pas de graves complications puisque leurs voies respiratoires sont plus grandes, «tandis que le petit bébé, ses voies aériennes sont minuscules», souligne Dre Kessous.
«Malheureusement, quand les voies aériennes sont bloquées par des sécrétions respiratoires chez les tout-petits, généralement, ça demande du support respiratoire, ce qui mène aux visites aux urgences et souvent des hospitalisations en pédiatrie et même parfois aux soins intensifs», mentionne la spécialiste.
Elle fait savoir qu'il n'existe pas d'intervention médicale pour éliminer le virus plus rapidement. «Ce qu'on peut offrir au patient, c'est beaucoup de succion pour dégager les sécrétions et donner un petit peu d'oxygène quand c'est nécessaire», dit-elle.
Les bébés peuvent recevoir le nirsévimab directement à l’hôpital ou à la maison de naissance. Les parents peuvent aussi prendre rendez-vous en ligne sur le portail Clic Santé. Tous les bébés nés après le 2 avril sont admissibles pour recevoir ce médicament ainsi que certains bébés plus à risque de complications nés à partir du 2 février.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne