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Vortex polaire: des précautions à prendre pour éviter les problèmes de santé

durée 16h07
20 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les Québécois ressentent déjà la vague de froid qui s'abat présentement sur la province. Jusqu'à mercredi, la température ressentie oscillera autour des -30 degrés Celsius. Ce froid extrême n'est pas sans conséquences sur la santé; engelure, hypothermie, maladies respiratoires et cardiovasculaires. Les gens qui sortent doivent prendre des précautions.

«Au Canada, on peut avoir un certain nombre de problèmes de santé qui sont en lien avec une importante exposition au très grand froid. On connaît des blessures comme les engelures, surtout au niveau des extrémités, et dans des situations plus graves il y a l'hypothermie, c'est-à-dire quand la température du corps descend de manière dangereuse. Ça peut mener à des décès, par exemple si quelqu'un s'endort dehors», indique Stephanie Susser, médecin-conseil à la Direction de santé publique du CISSS de Laval.

Parmi les personnes plus à risque de blessures ou maladies lors des froids extrêmes, Santé Canada cible entre autres les personnes sans-abri, les travailleurs qui œuvrent à l'extérieur, les personnes atteintes de certains problèmes médicaux comme le diabète, les neuropathies périphériques et les affections des vaisseaux sanguins, les bébés de moins d'un an et les aînés de 65 ans et plus.

Tous, mais particulièrement ces individus, devraient prendre des précautions s'ils se retrouvent à l'extérieur pendant le vortex polaire. «C'est correct de faire de l'exercice et de marcher dehors, c'est juste qu'il faut prévoir un temps plus limité et s'habiller en superposant plusieurs couches de vêtements. La couche supérieure doit être imperméable et couper le vent et le corps devrait être au sec. On doit prendre soin de bien couvrir la tête, le nez, les mains et les pieds», explique Dre Susser.

Les extrémités du corps sont particulièrement sensibles aux engelures puisque le corps cherche à conserver la chaleur pour les organes vitaux.

D'autre part, l'alcool n'aide pas à garder au chaud, contrairement à la croyance populaire. Les boissons alcoolisées favorisent la vasodilatation qui va faire perdre plus de chaleur à la personne qui boit de l'alcool.

«On peut aussi aggraver des problèmes de santé préexistants comme l'asthme et la bronchite chronique», mentionne Dre Susser. Les personnes asthmatiques devraient garder près d'elles leur médicament.

Selon l'Institut de la santé publique du Québec (INSPQ), les températures froides accroissent le risque de mortalité et de maladies, entre autres les maladies cardiovasculaires, respiratoires et cérébrovasculaires.

Les personnes ayant des problèmes cardiovasculaires sont notamment à risque de développer une complication si elles sont dehors lors des journées froides de l'hiver. Dre Susser donne en exemple une personne qui pellette de la neige et qui pourrait faire un malaise cardiaque. «C'est parce que le corps travaille déjà très fort quand on pellette ou on fait un travail physique, mais pour réchauffer le corps dehors lorsqu'il fait très froid, notre corps doit travailler encore plus fort», explique Dre Susser.

Pour garder au chaud les chaumières, plusieurs personnes vont avoir recours à des génératrices ou des foyers au bois. Dre Susser met en garde contre les dangers d'intoxication au monoxyde de carbone. «Pendant des périodes très froides, plutôt que d'avoir des engelures et des cas d'hypothermie, on va avoir des d'intoxications au monoxyde de carbone aux urgences, et ça, ça peut être très dangereux», dit-elle.

Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore. La personne qui l'inhale risque de perdre connaissance et dans un assez court laps de temps, elle peut mourir. Il ne faut pas brancher les appareils qui fonctionnent à l'essence à l'intérieur. «Les foyers de bois aussi, s'ils sont mal entretenus, peuvent intoxiquer une famille au monoxyde de carbone à l'intérieur de leur domicile», avertit Dre Susser.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne

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