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Une fausse infirmière écope de quatre ans de prison en Colombie-Britannique

durée 21h17
20 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

VANCOUVER — Une fausse infirmière qui a un lourd passé criminel dans plusieurs provinces a été condamnée à quatre années de prison supplémentaires, en plus des trois années restantes qu'elle purge déjà en Ontario, a statué un juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique.

La juge en chef adjointe, Heather Holmes, a indiqué vendredi que les perspectives de réhabilitation de Brigitte Cleroux «semblent minces», après avoir détaillé les nombreux antécédents criminels de la femme dans plusieurs provinces canadiennes.

Mme Cleroux a plaidé coupable à des accusations de fraude, de contrefaçon, d'agression et d'agression armée en juillet découlant de trois mises en accusation pour des crimes commis à Vancouver, Victoria et Surrey, en Colombie-Britannique.

Le tribunal a appris que Mme Cleroux était en liberté conditionnelle pour des crimes de «malhonnêteté» en Ontario et a déménagé en Colombie-Britannique au début de 2019, où elle a postulé pour un poste dans une clinique dentaire de Surrey sous un faux nom.

Selon la juge Holmes, Mme Cleroux a volé des chèques alors qu'elle travaillait à la clinique, escroquant la clinique d'environ 8000 $, avant de quitter son emploi en mars 2020.

Trois mois plus tard, elle a commencé à travailler au B.C. Women's Hospital en tant qu'infirmière à temps plein en utilisant le nom d'une vraie infirmière qui était en congé à l'époque.

La juge a précisé que la femme que Mme Cleroux a usurpée «a dû abandonner l'identité professionnelle qu'elle avait construite en son nom parce que Mme Cleroux a volé et contaminé ce nom et cette identité au point de les détruire».

Heather Holmes a expliqué comment Brigitte Cleroux a utilisé «de nombreux» faux documents pour obtenir des emplois dans des établissements de santé, en fournissant de fausses références et des adresses électroniques qu'elle contrôlait.

Mme Cleroux a traité des centaines de patients, leur administrant des injections de médicaments potentiellement dangereux, dont le fentanyl. Selon la juge, le «point commun» entre les patients est qu'ils n'ont pas consenti à être injectés par une personne non qualifiée.

Finalement, Mme Cleroux a fait l'objet de plaintes, ce qui a conduit à une suspension, puis à son licenciement par l'hôpital en juin 2021.

En octobre 2020, Brigitte Cleroux avait un contrat à court terme en tant qu'infirmière en soins post-anesthésiques dans une clinique privée de Victoria, mais a «démissionné brusquement» en novembre, après que des plaintes ont fait surface concernant ses faibles compétences et son manque de professionnalisme.

La juge Holmes a déclaré que Mme Cleroux a commencé à postuler à d'autres emplois d'infirmière au début de 2021 avant de quitter son emploi à l'hôpital de Vancouver, décrochant un poste dans une clinique de fertilité d'Ottawa en juillet 2021, mais sa «tromperie a été révélée» après des confrontations avec un collègue.

Mme Cleroux a été arrêtée en août 2023 par la police d'Ottawa et a plaidé coupable à sept chefs d'accusation, dont fraude, agression armée et usurpation d'identité.

Elle a été condamnée à sept ans de prison en Ontario. Il lui reste environ trois ans à purger.

Des interventions dans plusieurs provinces

La juge a décrit le vaste réseau de tromperies de Brigitte Cleroux, qui s'étend de la Colombie-Britannique à l'Ontario, au Québec et à l'Alberta.

Lorsqu'elle travaillait dans des résidences pour personnes âgées au Québec en 2017, elle a volé des chèques d'une valeur de plus de 23 000 $ à un résident de 102 ans, d'après Mme Holmes.

Vingt-cinq déclarations de victimes ont été déposées devant le tribunal, dont beaucoup exprimaient une «confiance brisée» dans le système de santé publique de la Colombie-Britannique, a souligné la juge.

Certaines des victimes traitées par Mme Cleroux ont subi des «interventions les plus invasives» sur la «partie la plus intime de leur corps», a affirmé Mme Holmes.

Les victimes ont souffert d’anxiété, de peur, de crises de panique et au moins une d’entre elles a reçu un diagnostic de trouble de stress post-traumatique, selon la juge. D’autres ont subi des conséquences financières en quittant leur emploi et en payant pour des soins et des conseils privés.

Un psychologue qui a évalué Mme Cleroux n’a pas pu donner de «raison précise» à ses délits en série, constatant qu’elle avait un «profond manque de perspicacité», mais a déclaré qu’elle avait «de nombreux traits de troubles de personnalité antisociaux, narcissiques et histrioniques», a mentionné la juge.

Les preuves contre la fausse infirmière en Colombie-Britannique n’impliquaient pas de «préjudice physique réel» aux patients, mais l’affaire ontarienne concernait une victime qui avait temporairement perdu le mouvement de ses mains après que Mme Cleroux ait raté une prise de sang.

Brigitte Cleroux, 52 ans, n’a jamais été qualifiée professionnellement en tant qu'infirmière et son casier judiciaire comprend de nombreuses condamnations pour fraude et contrefaçon au fil des ans dans plusieurs provinces et aux États-Unis, accumulant plus de 65 condamnations pour un large éventail de crimes liés à la fraude, sa première condamnation en tant qu'adulte ayant été enregistrée en 1988.

Pour la plupart des accusations contre Mme Cleroux, la juge Holmes l'a condamnée à purger une peine «en même temps» que sa peine de prison en Ontario, mais a fait des exceptions pour des peines consécutives pour les accusations d'agression et d'agression avec une arme.

Selon la juge, la «malhonnêteté profondément ancrée» de Mme Cleroux avait causé une détresse émotionnelle à des centaines de patients et l'a condamnée à quatre années supplémentaires de prison à purger après avoir purgé sa peine en Ontario, soit une «durée totale» de sept ans.

Darryl Greer, La Presse Canadienne

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