Un organisme souhaite une révision législative de l’aide médicale à mourir
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Par La Presse Canadienne, 2024
VANCOUVER — L’Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique demande aux gouvernements provincial et fédéral de revoir la loi sur l’aide médicale à mourir afin de garantir la mise en place de mesures de protection adéquates.
La directrice générale de l'association, Liza Hughes, a indiqué par communiqué qu'elle était au courant de «rapports inquiétants» concernant des personnes à qui l'on a proposé l'aide médicale à mourir (AMM) dans des circonstances qui ne sont peut-être pas légalement admissibles ou qui résultent de circonstances sociales intolérables.
Cette déclaration intervient après que la famille d'un homme de 52 ans qui a reçu l'AMM alors qu'il était en permission de sortie d'un hôpital psychiatrique de Vancouver a lancé la semaine dernière une contestation constitutionnelle du cadre juridique de la procédure.
Cette action en justice fait suite à une autre affaire survenue il y a environ deux mois, dans laquelle un juge de la Colombie-Britannique a suspendu l'aide médicale à mourir d'une femme de l'Alberta, la veille de la date prévue de sa procédure à Vancouver.
L’Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique a été à l'avant-garde de la lutte pour la décriminalisation de l'aide médicale à mourir il y a près de dix ans.
Mme Hughes affirme qu'elle reste fidèle à son travail en faveur du droit des personnes à demander l'aide médicale à mourir, mais ajoute que personne ne devrait être contraint de faire ce choix.
Elle a qualifié la question de «complexe, sensible et nuancée», ajoutant que l'organisation de défense des libertés civiles met l'accent sur l'importance du choix, du libre arbitre et de l'autonomie corporelle.
«Les gouvernements doivent mettre en place, examiner activement et appliquer des mesures de protection appropriées pour garantir que les personnes prennent cette décision librement et fournir un soutien social adéquat pour qu'elles puissent mener une vie digne», a-t-elle mentionné.
«Nous continuerons à demander des comptes au gouvernement à mesure que notre travail autour de l'AMM évolue, en reconnaissant le rôle de l'AMM dans la réduction des souffrances intolérables et l'importance de préserver l'autonomie corporelle et le droit de choisir.»
Au Canada, l’aide médicale à mourir n’est actuellement légale que pour les personnes souffrant d’un problème de santé physique. Les demandeurs dont l’état de santé est une maladie mentale ne pourront pas y avoir droit jusqu’en mars 2027 au moins.
Santé Canada a indiqué ce mois-ci, dans son cinquième rapport annuel sur l’AMM, que 15 343 personnes ont reçu une aide médicale à mourir au pays en 2023, ce qui représente une augmentation de 15,8 % par rapport à 2022.
Brieanna Charlebois, La Presse Canadienne