Un gouvernement Poilievre ne hausserait pas nécessairement les pensions
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Bien qu'il soit favorable en ce moment à ce que la pension de la sécurité de la vieillesse des aînés de 65 à 74 ans soit augmentée, le chef conservateur Pierre Poilievre indique qu'il ne le serait plus nécessairement si son parti formait le gouvernement.
«Les conservateurs ont voté pour signaler que les aînés devraient avoir plus de pouvoir d'achat», a-t-il expliqué jeudi lors d'une conférence de presse à Toronto.
M. Poilievre, dont le parti s'est prononcé en faveur d'une motion bloquiste à ce sujet la semaine dernière et qui convient que les aînés ont «de la misère à payer leurs factures», était questionné à savoir s'il s'engageait à adopter une telle hausse si son parti prenait le pouvoir.
«Il y a d'autres façons de les aider: on peut couper les impôts – les aînés paient beaucoup d'impôts sur leurs pensions et sur leurs fonds de retraite – et nous regardons des propositions pour couper les impôts pour tout le monde, a-t-il dit. Ça va récompenser le travail des plus jeunes, des petites entreprises, mais aussi les aînés.»
La motion du Bloc québécois sur la hausse des pensions avait été adoptée aux Communes, et ce, malgré le fait que la quasi-totalité des libéraux s'y soit opposée. En plus des conservateurs, les néo-démocrates avaient appuyé les bloquistes dans leur initiative.
La leader du gouvernement en Chambre, Karina Gould, a fait valoir qu'au niveau procédural, la motion de journée d'opposition du Bloc québécois n'était pas le véhicule approprié pour obtenir gain de cause. Son collègue ministre de l'Emploi, Randy Boissonnault, a quant à lui affirmé que les aînés de la tranche d'âge en question sont «mieux nantis que jamais» en ce moment.
La motion demandait aux libéraux d'entreprendre des démarches pour accorder la recommandation royale au projet de loi C-319 sur l'augmentation de la pension de sécurité de la vieillesse. Cela est nécessaire à l'adoption de la pièce législative puisqu'elle prévoit des dépenses.
Il y a deux semaines, le Bloc québécois a lancé un ultimatum au gouvernement minoritaire de Justin Trudeau s'il veut conserver son appui. L'adoption d'ici au 29 octobre de C-319 en faisait partie.
Selon le directeur parlementaire du budget, accroître le montant des pensions pour les aînés âgés de moins de 75 ans coûterait 16 milliards $ au cours des cinq prochaines années.
Michel Saba, La Presse Canadienne