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Tarifs: Paul St-Pierre Plamondon demande à François Legault de créer Équipe Québec

durée 14h37
9 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Paul St-Pierre Plamondon appelle François Legault à créer une «Équipe Québec» comprenant les partis d’opposition, des universitaires et des organisations afin de faire face aux menaces tarifaires proférées par le président élu des États-Unis, Donald Trump.

Le chef du Parti québécois (PQ) fait valoir que tous ces acteurs n’ont pas «d’intérêts politiques contradictoires» sur les questions qui touchent directement le Québec.

«Nous avons tous cet intérêt à défendre le mieux possible l’économie québécoise dans ce contexte houleux. Ce comité de travail pourrait s’activer dès lundi et soumettre dès maintenant des recommandations», écrit-il dans un long message sur sa page Facebook.

Devant ce qu’il qualifie de «désorganisation complète de la position canadienne vis-à-vis l’intention de Donald Trump de nous imposer des tarifs», le chef péquiste estime qu’il est «primordial d’avoir en main des revendications québécoises et une stratégie québécoise très claire, qui doit être mise en œuvre dès maintenant» en prévision du voyage annoncé de quelques premiers ministres provinciaux – dont François Legault – à Washington le 12 février prochain.

Cette position québécoise est d’autant plus essentielle, dit-il, que les homologues provinciaux de M. Legault n’ont pas les mêmes intérêts que le Québec.

«Le risque évident pour le Québec est que toute l’attention de ces négociations soit sur l’automobile et le pétrole, deux secteurs qui ne nous concernent que très peu, et que les sujets vitaux pour le Québec soient traités de manière secondaire ou même pas du tout, nous menant à des tarifs dans ces secteurs. L’aluminium, le bois et le sort des PME qui transigent avec la Nouvelle-Angleterre dans divers secteurs sont donc à risque», prédit-il.

Il note d’ailleurs que la première ministre albertaine, Danielle Smith, prévoit se rendre à la cérémonie d’inauguration du nouveau président et que l’Ontarien Doug Ford parle de son côté de projets bilatéraux. «Chaque province a déjà commencé à placer ses pions en fonction de ses propres intérêts», avance-t-il.

Selon M. St-Pierre Plamondon, les menaces de Donald Trump doivent être prises au sérieux. Quant à ses élucubrations de faire du Canada le 51e État américain, une idée qu’il qualifie de «lunaire», il va de soi, dit-il, que le PQ voudra «s’opposer à ce projet avec la dernière énergie».

Sur la question plus précise des tarifs de 25 % que le prochain président affirme vouloir imposer sur tous les produits canadiens qui entrent aux États-Unis, «j’ai la même position que François Legault: nous n’avons pas intérêt à nous énerver dans toutes les directions, car cela nous affaiblit dans les négociations».

Il rappelle qu’historiquement, «le Canada tente plus ou moins de tenir compte des intérêts de chaque province pour se coordonner vers une seule position de négociation avec les Américains. Cette préparation n’a pourtant pas permis d’éviter plusieurs situations où les intérêts du Québec ont été sacrifiés dans le cadre de ces négociations en raison de la nature contradictoire et incompatible des intérêts de chaque province.»

Alors que des provinces comme l’Ontario ou l’Alberta sont là pour défendre les secteurs, respectivement, de l’automobile et des hydrocarbures, le Québec doit davantage faire porter ses efforts sur les secteurs les plus importants de son économie, «notamment ceux de l’agroalimentaire, de l’aluminium, du bois et des PME québécoises qui font affaire en Nouvelle-Angleterre», souligne-t-il.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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