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Tarifs: «La voix des gens d’affaires américains peut faire une différence»

durée 11h00
18 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les milieux des affaires québécois et américain ont intérêt à se parler pour essayer de trouver une façon de régler le conflit tarifaire qui se dessine entre le Canada et les États-Unis, croit la présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Véronique Proulx.

Mme Proulx sera à Washington du 19 au 22 janvier prochain afin de «prendre le pouls» des gens d’affaires et des élus au sud de la frontière.

«On l'a vu sous la première administration Trump, c'est vraiment la voix du milieu des affaires américain qui a fait la différence, souligne-t-elle en entrevue en prévision de son départ. (Le milieu des affaires) a été capable d'avoir de l'impact et de l'influence sur l'administration Trump.»

«On se parle beaucoup entre nous, mais c'est important de comprendre leurs perspectives à eux, de voir comment les entreprises américaines, le milieu des affaires américain perçoivent les tarifs pour qu'on puisse s'ajuster pour trouver des façons de travailler ensemble», ajoute-t-elle.

Déjà, elle constate que l’administration Trump se préoccupe de la sécurité à la frontière et du sous-investissement du Canada dans la défense.

Elle croit qu’Ottawa aurait intérêt à augmenter ses dépenses dans le secteur de la défense. «D'une part ça va être bon pour le Canada parce que ça va stimuler l'investissement. D'autre part, ça nous éviterait peut-être de nous retrouver dans une situation de guerre tarifaire avec les États-Unis.»

Dans ses rencontres, Mme Proulx réitérera que les tarifs auront également un impact sur les entreprises américaines. «On a de grands secteurs, comme l'aluminium et l'aérospatiale, qui sont nos grands secteurs d'exportation au Québec, où la capacité américaine n’est pas suffisante pour répondre à la demande. Donc, ce sont des secteurs où ils ont besoin de nous.»

Elle soulignera que le Canada est le principal client pour les exportations de 30 États américains. Elle mettra aussi de l’avant que la Chine représente un concurrent plus menaçant que le Canada et que les États-Unis gagneraient à une plus grande coopération nord-américaine.

Les menaces de M. Trump ont soulevé une grande inquiétude dans les milieux économiques canadiens. L’élu républicain, qui prendra officiellement le pouvoir le 20 janvier, menace d’imposer des tarifs de 25 % sur les exportations canadiennes vers les États-Unis. Il est même allé jusqu’à évoquer l’annexion du Canada sous la menace de représailles économiques.

L’heure est critique pour les entreprises du Québec. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) sonde présentement ses membres sur de potentiels tarifs. Près de 36 % des entreprises craignent pour leur survie si M. Trump met à exécution ses menaces, selon des résultats préliminaires.

«Les entreprises sont excessivement préoccupées, constate Mme Proulx. C'est normal: une grande partie de nos exportations sont dédiées vers les États-Unis. On est très dépendant du marché américain.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

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