Syndicat et employeurs des ports de C.-B. reviennent à la table des négociations
Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
VANCOUVER — Les employeurs et le syndicat représentant les contremaîtres impliqués dans un conflit de travail qui a déclenché un lock-out dans les ports de la Colombie-Britannique tenteront de parvenir à une entente lorsque les négociations reprendront ce week-end.
Un porte-parole du bureau du ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a confirmé vendredi que le ministre s'était entretenu avec les dirigeants de l'Association des employeurs maritimes de la Colombie-Britannique (BCMEA) et du Syndicat international du débardage et de l'entreposage (ILWU) Local 514, mais n'avait invoqué aucun article du Code canadien du travail qui les forcerait à reprendre les négociations.
Le communiqué du bureau de M. MacKinnon indique que «les parties impliquées dans les négociations des ports de la Colombie-Britannique rencontreront des médiateurs fédéraux samedi, après que le ministre MacKinnon leur a demandé de revenir à la table des négociations».
Un avis de réunion obtenu par La Presse Canadienne a montré que les pourparlers débuteraient à Vancouver à 17 heures, heure locale, et pourraient se prolonger jusqu'à dimanche et lundi, si nécessaire.
Le lock-out dans les ports de la Colombie-Britannique par les employeurs a commencé lundi après ce que leur association décrit comme une «activité de grève» du syndicat. Le résultat a été une paralysie du trafic de conteneurs dans les terminaux de la côte ouest du Canada.
Le conflit a attiré l'attention des dirigeants fédéraux, le premier ministre Justin Trudeau et le chef néo-démocrate Jagmeet Singh étant tous deux à Vancouver vendredi.
Lorsqu'un journaliste lui a demandé si son gouvernement envisagerait une loi de retour au travail si le conflit s'éternisait, M. Trudeau a répondu qu'ils avaient toujours souligné que «les meilleures ententes finissent par se conclure à la table des négociations».
«Nous attendons des parties qu'elles travaillent ensemble à la table des négociations et nous les encourageons à le faire, et à se rappeler que, dans leurs désaccords, ils nuisent aux Canadiens, aux travailleurs, aux agriculteurs et aux droits des membres de syndicats partout au pays pour chaque minute où ils ne parviennent pas à trouver une solution», a déclaré le premier ministre.
M. Singh, quant à lui, a assisté à un rassemblement à Vancouver vendredi près de la ligne de piquetage des travailleurs du port en lock-out.
Jeudi, le syndicat a annoncé avoir déposé une plainte contre les employeurs alléguant qu'ils ont négocié de mauvaise foi, une accusation que les employeurs qualifient de «réclamation sans fondement».
Les deux parties n'ont pas conclu d'accord depuis mars 2023, et les employeurs affirment que leur offre finale présentée la semaine dernière lors de la dernière ronde de négociations reste sur la table.
L'accord proposé comprend une augmentation salariale de 19,2 % sur une période de quatre ans ainsi qu'un paiement forfaitaire moyen de 21 000 $ par travailleur qualifié.
Le syndicat a déclaré que l'une de ses principales préoccupations est l'avènement de l'automatisation des opérations de fret portuaires, et les travailleurs veulent des assurances sur les niveaux de dotation en personnel, quelle que soit la technologie utilisée au port.
La perturbation survient alors que deux terminaux à conteneurs sont fermés à Montréal dans le cadre d'un conflit de travail distinct.
Le trafic de conteneurs de marchandises est perturbé dans les deux plus grands ports du Canada, Vancouver et Montréal, qui sont tous deux d'importantes portes d'entrée commerciales canadiennes sur les océans Pacifique et Atlantique.
Il s'agit de l'une des nombreuses interruptions de travail au port de Vancouver, où une grève de 13 jours a interrompu le fret l'année dernière, tandis que des conflits de travail dans les secteurs ferroviaires et de la manutention des céréales ont entraîné de nouvelles perturbations plus tôt cette année.
Chuck Chiang, La Presse Canadienne