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Règlement de 9,5M$ pour les jeunes victimes d'abus en marge du Stampede de Calgary

durée 20h06
28 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par The Canadian Press, 2024

CALGARY — Un juge a approuvé un règlement de 9,5 millions $ pour les plaignants dans le cadre d'un recours collectif accusant le Stampede de Calgary d'avoir permis à un membre du personnel d'une école de spectacle d'abuser sexuellement de jeunes garçons.

L'accord est lié au cas de Philip Heerema, qui a été condamné à 10 ans de prison en 2018 après avoir plaidé coupable à des accusations d'agression sexuelle, d'exploitation sexuelle, de pédopornographie et de leurre.

«Ce parcours de 12 ans, en plus d'être malheureusement trop long, est également la preuve de l'omniprésence et de l'ampleur des maux d'une seule personne. Toute la consternation, la douleur, le nouveau traumatisme causé par une seule personne», a déclaré le juge Paul Jeffrey en approuvant le règlement vendredi.

M. Heerema a admis avoir utilisé son poste au sein de la Young Canadian School of Performing Arts – qui se produit chaque année au Calgary Stampede Grandstand Show – pour attirer et préparer six garçons à des relations sexuelles entre 2005 et 2014, ainsi qu'en 1992.

Il a obtenu une semi-liberté plus tôt cette année et a été relâché à Calgary.

L'un des plaignants, qui a formulé des allégations concernant M. Heerema en 2013, s'est adressé au tribunal tout en approuvant l'accord.

«Le règlement proposé représente plus qu'une simple résolution ; c'est une étape cruciale vers la reconnaissance du tort causé et vers une certaine mesure de réparation pour la douleur et la souffrance que nous avons endurées», a-t-il déclaré.

«Le Stampede de Calgary a occupé une place très importante dans ma vie, et cette période de l'année me rappelle la profonde douleur et le tort que les décennies d'inaction du Stampede ont causé à la communauté», a-t-il ajouté.

Le jeune homme continue de penser que le Stampede de Calgary n'a pas assumé ses responsabilités.

«Le Stampede de Calgary n'assume pas la responsabilité de ses erreurs. Le Stampede de Calgary s'en remet à ses compagnies d'assurance pour payer la facture, a-t-il dit. Le Stampede a bénéficié d'une remise importante pour avoir fermé les yeux sur la maltraitance des enfants pendant des décennies.»

Désolation

Des membres de l'exécutif du Stampede de Calgary étaient au tribunal pour assister aux débats.

L'avocat Cory Ryan a déclaré au tribunal que le Stampede avait pris des mesures pour protéger ses artistes depuis l'affaire Heerema et s'est rendu compte de son échec.

«L'organisation a fondamentalement laissé tomber les victimes dans cette affaire. Il aurait fallu faire davantage. Nous sommes conscients que cela ne réparera pas les torts», a expliqué Me Ryan.

«Les accusés du Stampede sont profondément désolés. Le Stampede reconnaît que nous avons laissé tomber nos membres et acceptons la responsabilité de leurs torts et de leurs souffrances», a-t-il renchéri.

L'avocat des plaignants, Carsten Jensen, a déclaré qu'il s'agissait d'un accord âprement négocié qui a abouti à un règlement solide.

«Aujourd'hui, nous espérons finaliser cette action», a dit Me Jensen au tribunal.

Les 39 membres du recours collectif recevront chacun entre 500 $ et 200 000 $.

Vingt pour cent de l'argent sera conservé en fiducie pour tout autre plaignant qui se manifestera.

Bill Graveland, La Presse Canadienne