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Refuges bondés: un «brise cœur» de voir les personnes itinérantes chercher où dormir

durée 14h37
24 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le réveillon de Noël s'annonce difficile pour des personnes en situation d'itinérance qui peinent à trouver un refuge avec de la place pour les accueillir.

Dans la région du Grand Montréal, les températures devraient frôler les -20 degrés Celsius les nuits du 24 et du 25 décembre. De nombreuses personnes sans-abris passeront la journée à essayer de trouver un refuge pouvant les accepter.

La Presse Canadienne a demandé à plusieurs personnes qui travaillent dans les refuges comment s'était passé les derniers jours, qui ont été très froids un peu partout au Québec.

La situation inquiète, car les refuges refusent plusieurs personnes au quotidien, faute de capacité. Les intervenants se font un sang d'encre pour ceux en quête d'un endroit pour passer la nuit du réveillon de Noël.

Louise Waridel, directrice générale adjointe de «La rue des femmes», rapporte que l'achalandage est très élevé en ce moment. Chaque jour, son organisme refuse entre 20 et 25 femmes, dépassant parfois les 30 refus.

«C'est beaucoup, commente Mme Waridel. C'est sûr qu'on est préoccupé à l'année de voir autant de refus, autant de personnes rester à l'extérieur, mais en temps de grand froid c'est encore plus préoccupant parce qu'on le sait que quelqu'un qui reste dehors, ça peut être fatal.»

«C'est toujours un peu plus brise cœur quand c'est plein et que ce sont les journées de Noël qui s'en viennent», poursuit-elle. Mme Waridel indique que les femmes éprouvent souvent de l'anxiété de ne pas trouver d'endroit où passer les Fêtes.

Elle souligne que les personnes qui sont refusées sont connues du centre. «Les femmes qui fréquentent nos ressources, ce sont des femmes qu'on revoit d'une journée à l'autre, parfois d'une semaine à l'autre. Ça devient un peu des membres de la famille, donc de les savoir dans la rue, c'est en effet préoccupant», confie-t-elle.

«La rue des femmes» offre notamment des services de repas, des activités de thérapie de jour et de l'hébergement de transition. La maison Jacqueline possède aussi 24 places d'urgence et la maison Olga a neuf places d'urgence. Présentement, tous les lits d'urgence sont pleins au quotidien.

La situation est similaire au CAP St-Barnabé, qui dispose de trois refuges d'urgence inclusifs pouvant accueillir 350 personnes par jour dans Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal.

Selon les estimations de Carlens Solol, qui travaille à l'accueil, tous les jours, le CAP St-Barnabé doit refuser un lit d'urgence à une dizaine de personnes.

Des dîners et des soupers sont aussi servis dans les centres, et certains résidents du quartier dans le besoin viennent en bénéficier, dit-il.

Accompagner les personnes refusées

Steven Fortin, coordonnateur à «L'Amour en Action», situé à Montréal-Nord, indique que les équipes font tout en leur pouvoir pour trouver un lit d'urgence dans un autre refuge lorsqu'ils sont complets.

«L'Amour en action» possède 51 lits et ils sont tous occupés présentement. «On est plein, on déborde, on a une liste d'attente d'au moins trois pages», indique M. Fortin, ce qui correspond à près d'une quarantaine de personnes en attente d'un lit.

L'organisme de Montréal-Nord dispose aussi d'une halte-chaleur de 30 chaises qui a ouvert en novembre. Avec les froides températures des derniers jours, M. Fortin a fait savoir qu'il y a souvent une file d'attente de gens à l'extérieur, qui patientent sous un gazebo, en attendant que 18h arrive pour pouvoir rentrer dans la halte chaleur.

M. Solol confirme que les personnes sans-abris ne se font pas jeter dehors lorsqu'un refuge est plein. «Quand les personnes viennent et demandent pour une place, quand on voit qu'on est complet, les intervenants les réfèrent vers d'autres centres», explique-t-il.

Il a aussi dit qu'il faisait appel à ÉMMIS (Équipe mobile de médiation et d'intervention sociale) pour que des intervenants aident à déplacer une personne d'un refuge à l'autre.

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne

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