Réforme du régime forestier: Québec promet une «meilleure agilité» à l'industrie
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, souhaite que sa réforme du régime forestier permette «une meilleure agilité» à l'industrie, qui attend avec impatience que Québec mette en oeuvre ce projet de modernisation.
Le gouvernement Legault s'est engagé à revoir la «Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier». Québec a tenu en ce sens des consultations desquelles a découlé un rapport synthèse sur l'avenir de la forêt publié au début de l'été.
La ministre veut mieux concilier la protection de la biodiversité et le développement économique avec la révision de la loi. Elle vise aussi à «améliorer l'environnement d'affaires» et offrir une «meilleure agilité» pour les entreprises, alors que l'industrie forestière est confrontée à un contexte économique difficile.
«La Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, c'est la loi la plus lourde», a soutenu Mme Blanchette Vézina en mêlée de presse, mardi, en marge d'un événement du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
«Beaucoup de choses sont peu dans des règlements. Beaucoup de choses sont dans la loi directement. Donc, très difficile d'apporter certaines modifications lorsque c'est nécessaire, comme dans un contexte où les prix des marchés fluctuent, baissent. (Il y a) plusieurs choses qui peuvent être plus difficiles aussi pour l'agilité en matière d'opérations», a-t-elle expliqué.
La ministre a refusé de s'avancer davantage sur les orientations de son futur projet de loi dont le dépôt se fait toujours attendre. Elle a indiqué vouloir le déposer «dès que possible».
Une coalition forestière, représentant notamment des travailleurs et des entreprises, presse le gouvernement caquiste de réformer la législation actuelle. Elle fait état, depuis le début de l'année, de «dizaines d’entreprises employant des milliers de travailleurs (qui) ont cessé leurs activités en raison d’un régime forestier déficient jumelé à un marché du bois d’œuvre peu favorable».
Mme Blanchette Vézina dit voir «poindre une reprise» en ce moment et que «le contexte devrait s'améliorer», malgré les différents enjeux qui affectent la filière forestière, tels que les droits compensatoires américains sur le bois d’œuvre, les incendies de forêt, les changements climatiques et la protection du caribou forestier.
«Le prix du bois d'oeuvre était plus bas que le coût d'opération de plusieurs usines au Québec récemment. Là, le prix remonte», a-t-elle indiqué, ajoutant que les mises en chantier connaissent une tendance à la hausse avec la baisse des taux d'intérêt.
«Un contexte qui sera plus favorable. On voit une certaine accalmie», a affirmé la ministre.
Mme Blanchette Vézina était de passage devant le CORIM pour livrer un discours sous le thème «de la diplomatie des ressources naturelles du Québec». L'élue a notamment énuméré les actions menées par son gouvernement en faveur du développement minier et forestier.
La ministre est d'entrée de jeu revenue sur l'élection présidentielle américaine. Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait avoir des impacts sur l'économie québécoise si celui-ci décidait d'imposer de nouveaux tarifs douaniers sur les importations.
Elle a rappelé que le premier ministre François Legault a annoncé, la semaine dernière, la création d'un «groupe de travail Québec-États-Unis», comprenant plusieurs ministres, dont Mme Blanchette Vézina.
Sur le plan des ressources naturelles, le comité suivra le dossier du bois d'oeuvre «de manière très serrée» et tentera aussi de saisir les opportunités en termes de minéraux critiques, a expliqué la ministre aux journalistes, mardi.
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne