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Québec solidaire demande du financement à long terme pour les haltes-chaleur

durée 14h41
6 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Québec solidaire (QS) demande à ce que Québec octroie du financement à long terme pour la mise en place des haltes-chaleur, afin que les organismes n'aient pas à composer avec l'incertitude de l'obtention de fonds pour mettre sur pied ces ressources destinées aux personnes en situation d'itinérance chaque année.

«Les organismes m’expliquent qu’année après année, ils ne savent pas quand leur financement va être confirmé, ils ne savent pas combien va être confirmé pour les mesures d’urgence d’hiver», a affirmé d'emblée Guillaume Cliche-Rivard, député de Saint-Henri-Sainte-Anne et porte-parole de QS en matière de services sociaux, en entrevue.

Il a indiqué que des appels d'offres de la part des CIUSSS sont diffusés environ à cette période-ci de l'année. Des organismes ont dit au député qu'ils obtiennent l'argent pour instaurer les haltes-chaleur seulement en janvier, a-t-il raconté.

«Ils ont des enjeux justement qu’ils ne peuvent pas former le personnel tant qu’ils n’ont pas les budgets, ils ne savent pas de quelle heure à quelle heure ils vont être ouverts, ils ne savent pas combien de lits (seront disponibles), puis ils ne savent pas nécessairement tous quels locaux ils vont être capable de louer avec le budget qu’ils ont», a-t-il ajouté.

M. Cliche-Rivard estime que la situation actuelle ne permet pas aux organismes qui offrent déjà des haltes-chaleur d'augmenter le nombre de places, ou à d'autres organisations de lancer des haltes-chaleur, en raison de l'incertitude du financement. «On est quasiment toujours en consolidation des mêmes places», a-t-il dit.

QS demande donc que les fonds soient prévus de manière pérenne, avec du financement sur une période de trois ans confirmé.

M. Cliche-Rivard appelle également la Santé publique à «prendre ses responsabilités» dans ce dossier.

«On ne peut pas laisser aux organismes le soin de développer 100 % des places d’hébergement. Il faut que la Santé publique, puisque c’est une crise de santé publique, prenne sa part du gâteau, puis en prévoie des haltes-chaleurs pour cet hiver», a-t-il soutenu.

Le député a indiqué qu'actuellement, 1417 places seraient disponibles cet hiver dans les haltes-chaleur à Montréal, alors que plus de 4000 personnes seraient en situation d'itinérance dans la métropole, selon le dernier dénombrement effectué en 2021.

«Je suis conscient qu’on n'arrivera pas à 4000 nécessairement cet hiver, mais ça fait une couple d’années qu’on joue dans le film de 1300, 1400, 1500 (places), sans véritablement s’approcher d’un objectif où tout le monde aurait une place pour cet hiver», a dit M. Cliche-Rivard.

Il soutient qu'un plus grand nombre de places dans les haltes-chaleur pourrait améliorer la cohabitation sociale, notamment à Montréal, alors que les personnes en situation d'itinérance doivent souvent se réfugier dans le métro ou dans les entrées d'immeubles pour se protéger du froid en hiver.

«S’il y avait plus de ressources, si les personnes dans la rue savaient où elles peuvent aller dignement chercher un endroit où passer la nuit, on aurait en même temps beaucoup plus de réussites au niveau des tensions sociales», a affirmé le député.

Le cabinet du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a réagi à la sortie du député solidaire, en indiquant que «la très grande partie du financement octroyé par le gouvernement du Québec aux organismes œuvrant auprès des populations itinérantes est un financement annuel, donc récurrent».

«Ces sommes ont été rehaussées à de nombreuses reprises au fil des années, souvent plusieurs fois par année. Le budget du Plan d’action est maintenant de 410 millions $, en hausse de 70 % sur une base annuelle, ce qui nous a permis d’être le premier gouvernement à développer des ressources en itinérance ouverte à l’année, dans toutes les régions du Québec», peut-on lire dans une déclaration écrite.

Coralie Laplante, La Presse Canadienne