PKP veut mettre un frein à une entente concernant la réduction de la dette de Transat


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — L'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau demande l'intervention de la Cour supérieure concernant l'entente de principe conclue récemment par Transat pour alléger sa dette auprès d'un organisme fédéral.
M. Péladeau est un des actionnaires du voyagiste et avait tenté sans succès de l'acquérir il y a six ans. Il reproche à la société de n'avoir fourni aucune communication officielle à ses actionnaires afin qu'ils puissent prendre connaissance de l'accord, «et ce en violation de leurs droits et des obligations de la compagnie».
Selon cette entente annoncée au début du mois, la dette de Transat auprès de la Corporation de financement d'urgence d'entreprises du Canada est réduite de 772 millions $ à 334 millions $. Ottawa s’était porté au secours de l’entreprise durant la pandémie afin d’assurer sa survie.
Qualifiant cette entente de «déterminante pour la viabilité financière et l'avenir» de Transat, M. Péladeau estime qu'elle devrait non seulement être présentée aux actionnaires, «mais surtout autorisée par un vote de ceux-ci».
Au nom de Financière Outremont, M. Péladeau, qui est aussi PDG de Québecor, demande ainsi à la Cour supérieure d'ordonner à la compagnie aérienne «de ne pas finaliser et de ne pas conclure l'entente de principe intervenue avant qu'un vote des actionnaires l'approuvant n'ait eu lieu avant qu'il ne soit trop tard».
«Il est injuste et injustifié pour la compagnie de diluer l'avoir de ses actionnaires sans leur approbation dans le cadre d'une opération de restructuration qui au final n'assure pas la pérennité de la compagnie», indique Financière Outremont dans un communiqué transmis vendredi en fin de journée.
On mentionne que d'autres options sont disponibles et ont été présentées au conseil d'administration de la compagnie, «conformément au processus entamé il y a plusieurs mois maintenant».
Dans le communiqué, il est aussi indiqué que «le résultat de la restructuration unilatérale de la dette de la compagnie aura dans les faits comme conséquence de transférer le contrôle de la compagnie au gouvernement fédéral».
«En plus d'être le créancier principal, (ce dernier) est également l'actionnaire potentiel le plus important ainsi que le régulateur des opérations de la compagnie, ce qui n'est pas dans le meilleur intérêt des citoyens et des contribuables canadiens et québécois», ajoute-t-on.
En fin de soirée, vendredi, Transat A.T. a publié un communiqué pour affirmer que les «allégations avancées sont sans fondement». L'entreprise dit qu'elle «entend les contester vigoureusement et demander le rejet de la demande d'injonction». Cette demande d'injonction n'affecte en rien ses activités.
Elle rappelle que «la transaction a été approuvée à l'unanimité par le conseil d'administration sur recommandation du comité spécial, qui a complété ses travaux avec l'aide de conseillers financiers et juridiques externes».
L'entreprise mentionne qu'elle n'entend pas commenter davantage la demande d'injonction par respect pour le processus judiciaire en cours, à moins que les circonstances le requièrent.
Entreprise dans cette dépêche: (TSX: TRZ)
La Presse Canadienne