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Pierre Poilievre a de bons arguments pour rester chef de parti, disent d'ex-stratèges

durée 16h18
29 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le chef conservateur Pierre Poilievre a beau avoir perdu dans sa circonscription et échoué à faire élire assez de députés pour former le gouvernement, son score dans le vote populaire et les gains obtenus en termes de nouveaux sièges lui donnent de bons arguments pour rester en selle.

Deux anciens stratèges conservateurs ne s'attendent pas, pour l'heure, à ce que M. Poilievre fasse face à une grogne importante au sein des troupes conservatrices.

«Je ne sens pas des lendemains aussi difficiles qu'après 2019 et 2021», dit Marc-André Leclerc, ex-chef de cabinet d'Andrew Scheer quand il était à la tête du Parti conservateur. L'ancien stratège conservateur fait ainsi référence aux deux précédentes campagnes électorales, qui se sont toutes deux soldées par une victoire des libéraux.

M. Leclerc s'est remémoré, en entrevue avec La Presse Canadienne, avoir «vécu le rodéo» quand M. Scheer a mordu la poussière en 2019. «Le lendemain matin, je me suis rendu compte que ça allait être difficile pour M. Scheer de rester comme chef. Là, j'ai l'impression contraire», résume-t-il.

Yan Plante, qui a été conseiller auprès de l'ex-premier ministre conservateur Stephen Harper, est d'avis que M. Poilievre a un «argumentaire légitime» pour demeurer chef de sa formation politique.

Sous sa gouverne, les conservateurs ont recueilli un score historiquement élevé au niveau du vote populaire, obtenant 41,3 % des voix.

«M. Harper, son plus haut score, c'était 39,67 %. Oui, ça avait formé un gouvernement majoritaire parce que le vote de centre gauche avait été mieux divisé, disons dans la perspective conservatrice, entre les néo-démocrates et les libéraux», compare M. Plante.

Les troupes de M. Poilievre ont réussi à aller chercher plus de 20 sièges de plus que ceux qu'ils détenaient au moment du déclenchement de la campagne électorale, avec d'importants gains en Ontario.

À l'élection de 2021, les conservateurs avaient obtenu 37 sièges en Ontario. Cette fois-ci, ils en obtiendront 53, selon les résultats préliminaires d'Élections Canada.

Les gains faits par les conservateurs lundi soir ne doivent toutefois pas empêcher la formation politique de faire un bilan afin de mieux performer à la prochaine élection, prévient M. Plante.

M. Poilievre semble prêt à cet exercice, puisqu'il a déclaré dans son discours prononcé dans la nuit de lundi à mardi que des leçons devraient être tirées.

«Le changement est difficile à faire arriver et ça prend du temps. Ça prend du travail et c'est pourquoi nous devons tirer les leçons de ce soir afin que nous puissions avoir d'encore meilleurs résultats la prochaine fois», a-t-il dit.

Il s'est montré déterminé à continuer de se «battre» en vue d'entraîner un changement de gouvernement pour lequel bien des électeurs ont voté malgré la victoire des libéraux.

Or, toute défaite électorale vient avec des mécontents, note M. Plante. Pour tenter de «couper l'herbe sous le pied des gens qui pourraient vouloir s'organiser pour lui mettre de la pression», M. Poilievre ferait bien, selon l'ex-stratège, de se diriger vers un vote de confiance qui survienne assez rapidement.

Cela doit survenir au cours du prochain congrès du Parti conservateur. «Probablement que la logique stratégique pour M. Poilievre serait d'annoncer rapidement la date d'un congrès des membres, peut être dans un horizon de trois ou quatre mois», croit M. Plante.

M. Leclerc est du même avis. «Je pense que ce serait à l'avantage de M. Poilievre de déjà donner cette date, ce que M. (Erin) O’Toole n'avait pas fait. Ça lui avait joué un peu des tours», a-t-il dit en faisant référence au prédécesseur de l'actuel chef conservateur.

Quoi qu'il en soit, M. Poilievre devra, dans un premier temps, remédier au fait qu'il n'a pas de siège à la Chambre des communes. Il devra donc trouver une circonscription sûre pour les conservateurs où se présenter, après avoir mis de côté un candidat élu dans ses rangs.

Après le désistement du député conservateur désigné, une élection partielle devra être lancée.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne

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