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Pas d'enquête nationale sur le racisme systémique de la police envers les Autochtones

durée 13h47
5 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Justin Trudeau n’a pas pris l’engagement, jeudi, de lancer une enquête nationale sur le racisme systémique au sein des corps policiers au pays, même s’il a reconnu la douleur des mères autochtones qui ont dû enterrer un enfant après une interaction avec la police.

Le premier ministre s’est adressé aux chefs de l’Assemblée des Premières Nations (APN) réunis à Ottawa jeudi matin.

Il y a deux jours, les mêmes chefs avaient adopté une résolution réclamant à Ottawa une enquête nationale sur le racisme systémique dans les services de police.

L'APN souhaiterait que cette commission, «dirigée par des commissaires des Premières Nations», ait pour mandat «d'enquêter sur les décès dans lesquels la police est en cause, les incidents graves et le racisme systémique dans les forces de maintien de l’ordre».

Neuf Autochtones sont morts en moins de quatre semaines, en août et septembre derniers.

Lors de l'assemblée de l'APN, trois mères dont les fils et les filles sont morts pendant ou après une interaction avec la police ont lancé un appel émouvant au gouvernement pour qu’il réforme la Gendarmerie royale du Canada.

«J'attends ce moment depuis quatre ans et demi», a déclaré Martha Martin, dont le fils et la fille sont morts en 2020 après des interactions avec la police. «Combien d'autres membres de notre peuple doivent encore mourir à cause de votre police ?», a-t-elle demandé, en larmes, alors qu'elle se tenait au micro, s'adressant à M. Trudeau et à une poignée de ministres.

«Il est temps de s'asseoir avec nous et de commencer à faire des changements.»

M. Trudeau a salué Mme Martin et deux autres mères qui se tenaient à ses côtés et a déclaré qu'aucune d'entre elles n'aurait dû avoir à enterrer ses enfants. Mais il ne s'est pas engagé à ouvrir une enquête nationale.

«Je m'engage également à faire tout ce qui est en mon pouvoir en tant que gouvernement pour essayer de régler ce problème, pour essayer de changer et de lutter contre la discrimination systémique», a-t-il déclaré.

«Nous vivons dans un monde très, très imparfait, et on nous le rappelle régulièrement.»

L’assemblée extraordinaire de trois jours des chefs de l’APN, qui se termine jeudi, s’est largement concentrée sur la réforme du système de protection de l’enfance et sur les torts causés par la police aux communautés des Premières Nations.

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, s’est également adressé aux délégués de l'APN, fustigeant le chef conservateur, Pierre Poilievre, pour son bilan sur les questions autochtones.

M. Polievre avait décliné l'invitation de venir s'adresser aux chefs à Ottawa.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s'est aussi adressé aux chefs jeudi matin.

Cody Diabo, grand chef du Conseil mohawk de Kahnawake, sur la Rive-Sud de Montréal, a confronté M. Blanchet, affirmant que le Québec se considérait comme une nation souveraine sans respecter la souveraineté des Premières Nations.

«Mes ancêtres étaient ici tandis que les vôtres arrivaient par bateau, a déclaré M. Diabo, sous les applaudissements de la salle. Nous pouvons discuter de ce que devraient être nos relations et de la façon dont votre nation peut commencer à faire ses bagages.»

Alessia Passafiume, La Presse Canadienne

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