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Ottawa nuit à la protection du caribou, selon le ministre Charette

durée 13h21
1 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Avec son arrogance et son mépris, le gouvernement fédéral se met à dos les régions et fait reculer la protection du caribou, selon le ministre de l’Environnement du Québec, Benoît Charette, qui a plaidé sa cause à Ottawa mardi.

Non seulement l’approche d’Ottawa dans le dossier du caribou «ne fait aucun sens» et menace l’économie «d’une trentaine de villages», mais elle «fait également reculer la cause du caribou», a indiqué le ministre Charette lors d’un point de presse sur la colline du Parlement à Ottawa.

«Les régions sont en train de se mobiliser» contre le fédéral dans le dossier du caribou, a indiqué le ministre.

«On va devoir ramer dans la gravelle» pour «réparer les dégâts», car les «gens sont très en colère», a-t-il indiqué en faisant notamment référence au village de Sacré-Cœur, sur la Côte-Nord, où est située la coopérative forestière Boisaco.

Le décret du fédéral ne va pas s’attaquer à «des méchantes multinationales», mais plutôt à «des citoyens qui se sont regroupés pour mettre de l'avant» une coopérative «qui donne des résultats absolument formidables», a fait valoir le ministre Charette.

Le décret du gouvernement fédéral visant à obliger Québec à protéger certaines hardes de caribous ferait perdre «1400 emplois» et «une trentaine de villages seraient menacés au niveau de leur existence», a ajouté le ministre.

Il y a quelques mois, Ottawa a amorcé les démarches pour imposer un décret à Québec afin de forcer la province à protéger trois populations de caribous, soit celles de Val-d'Or, Charlevoix et Pipmuacan.

La possibilité forestière diminuerait de 1,4 million de mètres cubes de bois par année dans les trois zones où serait imposé le décret d’urgence pour protéger le caribou, selon le forestier en chef du Québec.

À l’échelle provinciale, le décret provoquerait une baisse de 4,1 % de la possibilité forestière.

Mais cette baisse affecterait particulièrement le village de Sacré-Cœur, car l'approvisionnement en bois de la coopérative Boisaco serait amputé de 60 %.

Dans plusieurs régions du Québec, l’industrie forestière est responsable du déclin du caribou, car elle le prive de son habitat et de sa nourriture. Également, les chemins forestiers favorisent le déplacement des prédateurs naturels du caribou.

Benoit Charette cherche des appuis

En débutant son point de presse, le ministre de l’Environnement du Québec a confié que son passage dans la capitale fédérale servait notamment à trouver des appuis.

«J’ai eu l'occasion de rencontrer des collègues de l'opposition et du Bloc québécois et du Parti conservateur et je dois rencontrer un député du NPD un peu plus tard, en après-midi. J'aurais bien aimé rencontrer des élus libéraux. Malheureusement, ils ne semblent pas disponibles aujourd'hui», a expliqué Benoit Charette.

Il a également laissé savoir qu’il trouvait que le Bloc québécois faisait preuve de timidité dans le dossier.

«Je souhaiterais que le Bloc québécois, de façon très assumée, demande le retrait de cette menace de décrets» et ait «une voix beaucoup plus forte dans ce dossier».

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

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