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Ottawa laisse tomber des conseillers en Afghanistan, estime l'ombudsman de la Défense

durée 11h50
22 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le Bureau de l’ombudsman du ministère de la Défense nationale demande à Ottawa d'indemniser et d'aider les Canadiens d'origine afghane qui ont servi comme interprètes pour les Forces armées canadiennes en Afghanistan et qui ont ensuite souffert de détresse psychologique.

Le gouvernement fédéral a manqué à ses obligations envers les conseillers linguistiques et culturels canadiens qui ont travaillé pour l'armée canadienne pendant le conflit en Afghanistan, conclut Robyn Hynes, ombudsman par intérim du ministère de la Défense nationale.

Mme Hynes a déclaré qu'Ottawa devrait ordonner des évaluations indépendantes des dossiers et déterminer au cas par cas si ces anciens conseillers canadiens d'origine afghane devraient recevoir des indemnités pour des conditions telles que le trouble de stress post-traumatique.

«Il y a eu des défaillances systémiques à plusieurs moments dans l'emploi des [conseillers] et dans les soins après l'emploi», a-t-elle déclaré.

Ottawa a embauché 81 de ces conseillers linguistiques et culturels pour travailler de 2006 à 2014 dans le pays déchiré par la guerre, lors de déploiements prolongés à l'extérieur des zones sécurisées des bases militaires. Beaucoup d'entre eux ont par la suite eu du mal à accéder aux avantages et au soutien offerts aux militaires canadiens, parce qu'ils ne sont pas couverts par les mêmes politiques administratives.

«Le gouvernement fédéral a pris un engagement envers ces employés lorsqu'il les a embauchés, a déclaré Mme Hynes. Il les a envoyés à l'étranger, les a déployés à l'extérieur du périmètre, les a mis en danger et, à leur retour, ils se sont retrouvés incapables d'accéder aux soins et aux avantages dont ils avaient besoin.»

Son bureau soulève cette question depuis des années auprès du gouvernement fédéral. Mais alors que le ministre de la Défense, Bill Blair, a promis de les soutenir, Ottawa n'a pas encore agi.

La réponse d'Ottawa aux anciens conseillers qui demandaient une indemnisation a été de les orienter vers la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail de l'Ontario, l'instance qui statue sur les demandes d’indemnisation des fonctionnaires fédéraux qui ont travaillé à l’étranger.

Or, de nombreux conseillers disent qu'ils ont eu du mal ou qu'ils n'ont pas réussi à convaincre les fonctionnaires provinciaux de faire progresser leurs demandes.

De toutes les demandes déposées auprès de la commission ontarienne par d'anciens conseillers, seulement trois ont abouti à une indemnisation financière et 13 ont donné droit à un certain niveau de prestations de soins de santé, a déclaré Mme Hynes.

En réponse au rapport de l'ombudsman, le ministre Blair a écrit qu'il regrettait les blessures que plusieurs ont subies en raison de leurs déploiements et que le ministère avait maintenant mis en place des mesures limitant la durée des déploiements civils.

Mais Mme Hynes a déclaré que la réponse du ministre Blair à ses recommandations la laissait «perplexe» quant à la manière dont le plan d’Ottawa «respectera l’esprit» de ses recommandations. Elle a qualifié son rapport de dernière option pour inciter le gouvernement à agir.

«J’espérais qu’exposer clairement les preuves, montrer le calendrier, montrer les lacunes des politiques – j’espérais vraiment que cela inciterait à agir, mais je tiens à souligner que rien n’oblige le gouvernement à suivre les recommandations formulées par notre bureau», a-t-elle souligné.

Kyle Duggan, La Presse Canadienne

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