Ottawa injecte 50 M$ pour les besoins humanitaires des Palestiniens

OTTAWA — Le gouvernement libéral a annoncé une aide humanitaire de 50 millions de dollars pour les Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie, et a appelé Israël à ne pas porter atteinte à l'agence des Nations Unies dédiée aux Palestiniens.

«Le risque de famine plane partout à Gaza», a déclaré le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, lors d'une conférence de presse vendredi à Toronto.

«Le nombre de morts continue d'augmenter tandis que la destruction de maisons, d'hôpitaux, d'écoles, de centres communautaires et de routes rend la vie à Gaza insupportable et inhabitable».

L'annonce a été faite avant une conférence lundi au Caire sur la réponse humanitaire à Gaza. Une partie du financement ira également à la Cisjordanie, et le bureau de M. Hussen a déclaré qu'il n'avait pas encore confirmé comment l'argent serait réparti.

«La situation en Cisjordanie est également devenue de plus en plus désastreuse avec de nombreuses victimes civiles, la violence des colons extrémistes, les déplacements forcés et l'accès limité aux services de base», a déclaré M. Hussen.

Il a déclaré que l'argent fournira une aide vitale comme une assistance médicale, de la nourriture, de l'eau et des services de protection. M. Hussen est particulièrement préoccupé par le nord de Gaza, «car une grande partie de la population souffre d’insécurité alimentaire et de malnutrition qui mettent sa vie en danger».

Vendredi, deux enfants et une femme ont été écrasés à mort alors qu’une foule de Palestiniens se bousculait pour aller chercher du pain dans une boulangerie de Gaza en pleine pénurie alimentaire.

Le gouvernement israélien a rejeté les allégations d’un risque de famine à Gaza, affirmant que l’Observatoire mondial de la famine qui travaille avec l’ONU a publié des projections qui «se sont révélées biaisées, incorrectes et incompatibles avec la situation sur le terrain».

Selon les données enregistrées par l’ONU, moins de camions chargés d’aide sont entrés à Gaza en novembre et en octobre que pendant tout autre mois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas il y a plus d’un an.

«Le volume de l’aide a en fait diminué, et cela nous inquiète beaucoup», a expliqué M. Hussen. «Nous avons plaidé à plusieurs reprises pour un meilleur accès, davantage de points d’entrée et différentes manières d’acheminer l’aide». Il a déclaré que le financement serait fourni par l'intermédiaire de partenaires tels que l'ONU et la Croix-Rouge, ajoutant qu'il était préoccupé par le fait qu'Israël rompe ses liens avec la principale agence de l'ONU qui soutient les Palestiniens, connue sous le nom d'UNRWA.

Au début de cette année, Hussen a brièvement suspendu le financement du Canada à l'agence après qu'Israël a affirmé que des centaines de militants palestiniens travaillaient pour l'UNRWA. Israël n'a pas publié de preuves, mais affirme que plus d'une douzaine d'employés ont participé à l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël.

L'UNRWA a enquêté sur 19 employés accusés d'avoir participé à l'attaque et en a licencié un nombre indéterminé. L'agence compte environ 30 000 employés.

Israël a adopté une loi le mois dernier pour cesser de travailler avec l'UNRWA, arguant qu'il s'est laissé infiltrer par le Hamas, les militants siphonnant l'aide et utilisant les installations de l'agence comme boucliers. L'UNRWA nie ces allégations, affirmant qu'elle est attachée à la neutralité et agit rapidement pour remédier à tout acte répréhensible de son personnel.

«En tant que gouvernement, nous sommes profondément préoccupés par la décision d'Israël d'empêcher le travail humanitaire essentiel de l'UNRWA à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est», a déclaré M. Hussen vendredi.

Il a également déclaré que le Canada demandait toujours à Israël une enquête sur la destruction par ses forces en juillet dernier d'une grande installation d'approvisionnement en eau à Gaza connue sous le nom de Canada Well.

«Le gouvernement israélien nous a assuré qu'il nous fournirait les résultats de cette enquête dès qu'elle serait terminée», a-t-il déclaré. «Je m'attends à ce que nous recevions ces résultats le plus tôt possible.»

Dylan Robertson, La Presse Canadienne