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On pourrait dépister la maladie coronarienne en même temps que le cancer du poumon

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9 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — La tomodensitométrie à faible dose utilisée pour dépister le cancer du poumon est aussi en mesure de détecter une calcification des artères coronaires, un facteur de risque important pour la maladie coronarienne, montre une étude publiée par des chercheurs canadiens.

Il serait donc pertinent, dans un contexte de ressources limitées, de profiter d'un seul examen pour vérifier la présence des deux problèmes, d'autant plus qu'ils auront souvent en commun de toucher des patients fumeurs, a expliqué l'auteur de l'étude, le docteur Gary Small de l'Institut de cardiologie de l'Université d'Ottawa.

«L'idée que ce programme de dépistage puisse potentiellement prendre en compte deux des principales causes de morbidité et de mortalité dans ce groupe d'âge est une véritable opportunité pour la prévention sanitaire, a-t-il souligné. La prévention primaire est toujours préférable.»

Cela pourrait aussi éviter d'avoir besoin de tests dispendieux dans l'avenir, a dit le docteur Small.

Le docteur Small et ses collègues ont examiné, entre mars 2017 et novembre 2018, les dossiers de quelque 1490 patients inscrits à un programme ontarien de dépistage du cancer du poumon chez des gens à haut risque.

Une calcification des artères coronaires a été constatée chez 83 % d'entre eux. La calcification a même été jugée «élevée» dans un tiers des cas. Aucun patient ne présentait de signe de maladie cardiaque.

Plus de la moitié des patients étaient des hommes, ils avaient un âge moyen de 66 ans et 68 % d'entre eux étaient des fumeurs.

«Puisque le cœur se trouve dans la poitrine, on peut facilement voir le calcium dans les artères coronaires avec ces tests, a expliqué le docteur Small. Et on sait que la quantité de calcium dans les artères et son emplacement peuvent être des marqueurs et des prédicteurs très solides de crises cardiaques et de problèmes cardiaques dans l'avenir.»

Et dans le cadre de cette étude, a-t-il ajouté, les chercheurs ont constaté que la calcification des artères coronaires était associée à des événements cardiovasculaires, y compris des décès.

Lors d'une étude similaire menée aux États-Unis auprès de quelque 50 000 patients dépistés pour un cancer du poumon, 24 % des sujets sont éventuellement décédés de cette maladie, mais 25 % sont plutôt décédés d'une maladie cardiovasculaire, a rappelé le docteur Small.

Le cancer du poumon étant la principale cause de décès par cancer au Canada, les programmes de dépistage de tout le pays ont introduit la tomodensitométrie à faible dose pour les personnes présentant un risque de cancer du poumon, expliquent les auteurs de l'étude.

Ces tomodensitométries permettent également d'identifier facilement la calcification coronarienne, un marqueur de la maladie coronarienne, la cause la plus fréquente de décès d'origine cardiaque.

«Le dépistage du cancer du poumon, bien qu'il vise principalement à réduire le nombre de décès dus à cette maladie, peut également contribuer à lutter contre la deuxième cause de décès prématuré chez les adultes d'âge moyen, grâce à l'identification et à la stratification du risque d'athérosclérose coronarienne», écrivent ainsi les auteurs dans le Journal de l'Association médicale canadienne.

Toutefois, a déploré le docteur Small, le dépistage du cancer du poumon chez les patients à risque n'est offert que dans sept provinces canadiennes, notamment l'Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

Cela veut dire que quelque 80 000 patients seraient admissibles à un dépistage chaque année à travers le pays. «Et si on généralise les données de notre étude à l'échelle du pays, on va trouver une maladie coronaire asymptomatique chez environ 80 % d'entre eux», a dit le docteur Small.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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