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Nouveau programme pour accentuer la récupération sécuritaire des produits de santé

durée 09h00
2 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — La moitié des parents canadiens jettent les médicaments inutilisés de façon inappropriée, un ratio qui atteint 71 % pour les médicaments sous ordonnance ou en vente libre et 82 % pour les produits de santé naturelle, révèle un nouveau sondage mené par l'Association pour la récupération de produits santé (ARPS).

De plus, l'enquête démontre que 85 % des parents au Canada ne placent pas leurs médicaments sous clé et hors de portée de leurs enfants et des personnes âgées sur une base régulière.

C'est en partie pour remédier à cette situation que l'ARPS lance ces jours-ci la campagne «Ne jetez pas les médicaments!» afin de sensibiliser la population à l’importance de rapporter leurs médicaments périmés (ou non utilisés) et leurs objets piquants, coupants ou tranchants usagés à utilisation médicale dans les points de collecte à travers la province.

«On n'a, finalement, pas une bonne gestion des médicaments non utilisés à la maison ou des objets piquants, coupants ou tranchants», a mentionné Alain Renard, le directeur des Programmes de gestion de l’ARPS.

«Il y a cette question de les jeter à la poubelle ou à la toilette, de les envoyer dans l'environnement ou de les laisser traîner. Donc il y a à la fois une problématique environnementale, mais aussi une problématique de santé.»

Il semblerait donc que, contrairement à ce qu'on pourrait croire, une majeure partie de la population ne sait pas que le code de déontologie des pharmaciens et des vétérinaires leur impose d'accepter les retours de médicaments.

«Le système est déjà en place, mais pour diverses raisons il y a un laxisme par rapport à ça, a déploré M. Renard. On pense par exemple que les produits de santé naturels ne sont pas dangereux.»

Le programme de l'ARPS est aussi conçu pour récupérer les produits vétérinaires. Les différents établissements qui y participent seront identifiés avec un autocollant ou un écriteau sur la porte. Il suffira ensuite de remettre les produits non utilisés au pharmacien ou au vétérinaire.

Au-delà des effets néfastes que peuvent avoir sur les écosystèmes certains produits quand ils pénètrent dans l'environnement, il existe un risque évident de détournement accidentel ou intentionnel et/ou d'empoisonnement si ces médicaments non utilisés sont récupérés dans les poubelles publiques ou même au sein des résidences privées.

L'an dernier, les services cliniques prodigués par le Centre antipoison du Québec (CAPQ) témoignent d'intoxications involontaires dans la moitié des quelque 52 000 cas d’exposition toxique aiguë réelle ou appréhendée qui ont été évalués et pris en charge.

Seulement au début de 2024, le Centre antipoison du Québec avait déjà recensé plus de 30 décès et environ 800 intoxications ayant eu des conséquences de modérées à sévères qui étaient liés à des médicaments d’ordonnance ou en vente libre ou à des produits de santé naturels.

À terme, le programme espère être en mesure de récupérer chaque année jusqu'à 90 % des objets piquants, coupants ou tranchants qui auront été mis en marché, ce qui représente un poids équivalent à 25 autobus scolaires. Le poids des médicaments récupérés devrait quant à lui équivaloir à 20 autobus scolaires, pour un total combiné d'environ 700 000 kilogrammes.

Au 26 juillet 2024, l’ARPS comptait déjà sur un millier de pharmacies participantes. Vers la fin de l’année 2024, l’association souhaite compter sur la participation de 80 % des pharmacies communautaires à travers la province, soit 1520 établissements, et 20 % des cliniques vétérinaires, ce qui correspond à une centaine d'établissements vétérinaires.

Des partenariats sont aussi en voie de développement pour assurer que les Premières Nations seront desservies de manière adéquate.

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Sur internet:

www.arpsante.ca

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne