N.-É.: une aide au revenu indexée à l'inflation ne suffit pas, selon un organisme

HALIFAX — La décision de la Nouvelle-Écosse de commencer à indexer l'aide au revenu est une mesure positive, mais elle ne suffit pas à sortir les gens de la pauvreté, affirme la directrice d'un organisme à but non lucratif qui approvisionne 140 banques alimentaires de la province.

Les taux d'aide au revenu ont augmenté de 3,1 % le 1er janvier et seront ajustés chaque année en fonction de l'indice des prix à la consommation.

«Je ne vois pas comment que l'augmentation de 3,1 % permettra aux gens de sortir de la pauvreté», a déclaré jeudi Ash Avery, directrice générale de Feed Nova Scotia, ajoutant que de nombreuses personnes ont du mal à se payer de la nourriture et un logement en raison de la crise du coût de la vie.

L'organisme à but non lucratif nourrit plus de 23 000 personnes chaque mois en soutenant 140 banques alimentaires, refuges, soupes populaires et programmes de repas dans toute la Nouvelle-Écosse. Ce chiffre représente 52 % plus de personnes qu'en 2022 pour le groupe.

Mme Avery a déclaré que l'indexation de l'aide au revenu est une bonne mesure, car elle «reconnaît la réalité du coût croissant de la vie (…) C'est utile, mais ça ne répond certainement pas aux besoins».

Parmi ceux qui comptent sur Feed Nova Scotia pour se nourrir, plus de 58 % ont indiqué que le soutien financier du gouvernement est leur principale source de revenus, a noté Mme Avery. Cela montre que l'aide au revenu n'est pas suffisante pour couvrir les besoins essentiels, ce qui oblige les gens à se tourner vers les banques alimentaires comme filet de sécurité, a-t-elle ajouté.

Scott Armstrong, ministre des Opportunités et du Développement social, a déclaré dans un communiqué jeudi que le gouvernement sait que de nombreux Néo-Écossais ont du mal à faire face à la hausse du coût des besoins essentiels, comme le loyer et l'épicerie. Il a ajouté que le nouveau système d'indexation offre un soutien fiable aux 37 280 personnes qui reçoivent une aide au revenu.

La hausse de 3,1 % instituée ce mois-ci s'ajoute à une augmentation de 2,5 % des taux d'aide au revenu qui est entrée en vigueur en juillet. Le ministère a déclaré que la hausse des taux reflète l'engagement du gouvernement à soutenir les Néo-Écossais confrontés à des difficultés financières amplifiées par l'inflation.

Mme Avery a expliqué que pour faire une différence significative, la province devrait mettre en place des politiques plus audacieuses pour établir des salaires décents, accroître l'accès aux biens essentiels et s'attaquer au manque criant de logements abordables. «C'est un échec moral que nous ayons un tel niveau de pauvreté dans notre province», a-t-elle affirmé.

«Nous venons d'élire un gouvernement ici en Nouvelle-Écosse, et je lui demanderais de prendre des mesures audacieuses et de les mettre en œuvre.»

La Presse Canadienne