Mark Carney lance sa campagne à la direction du Parti libéral jeudi en Alberta
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Mark Carney lancera sa campagne à la direction du Parti libéral du Canada jeudi après-midi, à Edmonton, mettant fin à près d'une décennie de spéculations sur ses ambitions politiques.
L'ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland et la leader du gouvernement à la Chambre Karina Gould devraient également entrer dans la course dans les prochains jours.
La date limite pour déclarer une candidature à la direction du parti est le 23 janvier et les candidats doivent payer un droit d'entrée de 350 000 $.
Les libéraux éliront leur nouveau chef et mettront fin à l'ère Trudeau le 9 mars.
L'ancien gouverneur de la Banque du Canada cherchera à se positionner comme une personne de l'extérieur et à prendre ses distances avec le gouvernement profondément impopulaire du premier ministre sortant Justin Trudeau.
Les conservateurs de Pierre Poilievre tenteront de lier M. Carney à l'image en déclin du gouvernement Trudeau et l'attaqueront pour son soutien passé à la tarification du carbone et son travail récent de conseiller en économie pour le Parti libéral.
Depuis des années, M. Poilievre aiguise ses attaques contre Mark Carney en prévision de ce moment, le qualifiant de «Carney de la taxe carbone» («Carbon tax Carney») et plus récemment de «tout comme Justin» («just like Justin»).
On ne sait pas encore comment M. Carney abordera le système controversé de tarification du carbone du gouvernement Trudeau pendant la campagne.
En entrevue à l'émission satirique américaine «The Daily Show», qui a accumulé près de 2 millions de visionnements en ligne, l'animateur Jon Stewart a demandé à M. Carney s'il était pris avec le «sac de la taxe carbone».
Il a répondu que le Canada doit s'attaquer au changement climatique d'une manière qui garantit que «les Canadiens n'en paient pas le prix», mais il ne s'est engagé dans aucun sens.
Depuis des années, Mark Carney fait l'objet d'intenses spéculations médiatiques au pays et à l'étranger concernant son intérêt pour la direction du Parti libéral. Il avait refusé de se présenter en 2013, lorsque M. Trudeau a remporté de manière décisive le flambeau libéral et a mené le parti à un gouvernement majoritaire lors des élections de 2015.
Des racines en Alberta
Le lancement de sa campagne à Edmonton donne à l'homme de 59 ans l'occasion de mettre en valeur ses racines albertaines tandis que les Canadiens apprennent à le connaître.
Fidèle partisan des Oilers d'Edmonton, M. Carney a grandi dans l'ouest de la ville et a travaillé comme vendeur de journaux, selon un portrait de lui paru en 2012 dans l'«Edmonton Journal».
L'Alberta pourrait se transformer en un théâtre d'affrontements intenses entre M. Carney et Mme Freeland, qui a également grandi dans la province.
Bien que la plupart des électeurs de l'Alberta, à tendance conservatrice, ne soient pas susceptibles d'aider les libéraux à éviter le désert politique après le départ de Justin Trudeau, la province sera une cible clé pour les candidats à la direction du parti en quête de soutien.
En vertu des règles du parti, chacune des 343 circonscriptions fédérales du Canada vaut 100 points dans la course à la direction.
L'importance de l'Alberta
Martha Hall Findlay, qui s'était présentée dans la course à la direction du Parti libéral contre M. Trudeau mais qui a quitté le parti depuis longtemps, a indiqué que cela signifie que les libéraux des circonscriptions albertaines pourraient jouer un rôle démesuré dans le choix du chef.
«La plupart des Canadiens ne comprennent pas à quel point il est important que chacune des circonscriptions ait un poids égal», a-t-elle soutenu.
«Regardez Chrystia Freeland et Mark Carney mettre en valeur leurs racines albertaines, car les circonscriptions ici sont beaucoup moins peuplées de membres libéraux.»
Kyle Duggan, La Presse Canadienne