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Les loyers élevés sont un obstacle pour sortir de la pauvreté, déplore l’IRIS

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30 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — L’augmentation des loyers fait en sorte qu’il est de plus en plus difficile de sortir de la pauvreté. La situation s’est particulièrement détériorée à Gatineau et Montréal, selon une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) publiée mercredi.

«La situation du logement avec les loyers qui augmentent, au rythme auquel ils augmentent, pèse très lourd dans les budgets des ménages, surtout pour les ménages qui essaient de sortir de la pauvreté», a déploré la chercheuse de l’organisme de réflexion de gauche, Eve-Lyne Couturier, en entrevue.

La hausse moyenne des loyers a été de 11 % en 2024 dans les grands centres urbains du Québec, rapporte l’IRIS. L’augmentation est encore plus forte à Gatineau, où le loyer d’un appartement 3 et demi a augmenté de 16 % en moyenne.

Le fait de pouvoir compter sur le réseau de transport en commun peut représenter un avantage pour les personnes à faibles revenus par rapport aux régions moins densifiées, mais l’augmentation des coûts du logement peut réduire cet avantage.

«C'est sûr que pour certaines villes, particulièrement pour Montréal et Gatineau, où les hausses sont très importantes, le coût de se loger revient à peu près à avoir une voiture de plus si on compare avec un revenu pour les familles qui sont à Trois-Rivières ou à Saguenay, par exemple.»

La situation à Gatineau s’explique par le taux de roulement plus élevé chez les locataires, a expliqué la chercheuse. «C’est une partie de l’explication parce qu'on sait que les propriétaires profitent du changement de locataire pour faire des hausses qui sont plus substantielles.»

En 2015, l’IRIS a développé le «revenu viable», qui se veut un indicateur de rechange au seuil de la pauvreté. Le revenu viable comprend les besoins essentiels, mais aussi les dépenses nécessaires pour «vivre dignement», comprenant par exemple des vacances, des sorties culturelles et des économies pour répondre aux imprévus.

L’IRIS a mesuré l’indicateur dans sept municipalités du Québec pour trois profils de ménage: une personne seule, une famille monoparentale et une famille de quatre.

Selon les différentes situations, le seuil de revenu viable a connu des variations allant d’une baisse de 4 % à une augmentation de 10,4 %, estime l’IRIS.

Par exemple, une personne seule à Trois-Rivières a besoin de 42 110 $ pour atteindre le revenu viable. Une famille de quatre personnes à Saguenay doit avoir des revenus de 75 534 $.

Pour une personne seule qui travaille à temps plein, le salaire minimum est insuffisant pour atteindre le revenu viable, souligne Mme Couturier. Le salaire minimum augmentera de 0,35 $ à 16,10 $, jeudi.

«Si on veut sortir de la pauvreté avec un travail à temps plein, il faut plutôt parler d'un salaire minimum qui est autour de 28 $ de l'heure, a-t-elle souligné. Il y a un écart qui est énorme entre le salaire minimum qui va entrer en vigueur le 1er mai et le salaire qui permet une réelle sortie de la pauvreté.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

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