Les libéraux veulent un «mandat fort», le Bloc assure être en bonne position


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — À une semaine du scrutin, le chef libéral a réitéré son appel à élire un gouvernement libéral «avec un mandat fort», pendant que son rival bloquiste a soutenu sentir sur le terrain une remontée des appuis à l'endroit de sa formation politique.
Mark Carney du Parti libéral du Canada (PLC) a offert, lundi, une réponse au Bloc québécois et au Nouveau Parti démocratique (NPD) qui invitent les électeurs à revenir au bercail maintenant que, selon ces deux partis, le conservateur Pierre Poilievre s'éloignerait du pouvoir.
À Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard, M. Carney a de nouveau brandi la crise commerciale avec les États-Unis et les négociations à venir avec Washington pour encourager les électeurs à donner au PLC «un mandat fort, un mandat clair». Selon lui, son parti a le plan nécessaire pour affronter ces tensions et qui «nous rend maîtres chez nous».
Avec l'avance dont jouissent les libéraux sur le Parti conservateur du Canada (PCC) dans les intentions de vote depuis quelques semaines, les bloquistes et néo-démocrates encouragent les électeurs qui leur sont sympathiques à abandonner l'idée d'un vote stratégique vu que le PLC pourrait former le prochain gouvernement.
Le chef du Bloc, Yves-François Blanchet, s'est pour sa part défendu d'avoir reconnu que sa formation politique pourrait perdre des sièges le 28 avril.
Questionné sur son affirmation de la veille voulant que le Bloc québécois pourrait être efficace s'il fait élire 25 députés, M. Blanchet a répondu qu'il sentait que sa formation politique effectuait une remontée.
Il a souligné qu'il ne s'était pas contenté d'évoquer 25 sièges, mais qu'il avait mentionné, au cours de son passage à l'émission «Tout le monde en parle», la possibilité que le Bloc rafle jusqu'à 35 circonscriptions.
Par ailleurs, M. Blanchet, qui était à Québec lundi, a réclamé que tous les pouvoirs en immigration soient transférés au gouvernement québécois. Selon lui, les cibles d'immigration d'Ottawa ne respectent pas la capacité d'accueil du Québec.
Le Bloc demande également que la province soit consultée sur sa capacité d’accueil avant qu'Ottawa fixe des cibles d’immigration.
Le parti exige aussi que le fédéral autorise Québec à octroyer la résidence permanente conditionnelle à plusieurs critères. Le Bloc y inclut l'établissement en région ainsi que des permis sectoriels et régionaux ouverts pour les travailleurs étrangers temporaires.
Engagements en santé
Au 30e jour de la campagne électorale fédérale, la santé a été le thème principal des libéraux et des néo-démocrates.
Mark Carney a réitéré certains de ses engagements à ce chapitre et a lancé quelques flèches aux conservateurs, notamment sur la question du droit à l'avortement.
À Nanaimo, en Colombie-Britannique, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a promis la mise en place d'un régime universel d'assurance médicaments dès la prochaine année.
Si sa formation politique prend le pouvoir, il a expliqué qu'elle mettrait d'abord en place la gratuité des médicaments contre le diabète et des contraceptifs sous ordonnance. L'assurance médicaments serait ensuite élargie à l'ensemble des médicaments essentiels d'ici la fin de l'année, a précisé M. Singh.
Le NPD promet également de garantir l'accès à un médecin de famille et aux soins de santé de base d'ici 2030 en recrutant davantage de professionnels de la santé. Le parti souhaite aussi créer un système pancanadien d'autorisation d'exercer la médecine et augmenter les transferts aux provinces en matière de santé.
Promesse de 2,3 millions de logements
De son côté, le chef du PCC, Pierre Poilievre, a présenté son plan en matière d'habitation, en rappelant plusieurs mesures politiques qu'il a déjà annoncées.
À Toronto, il a promis la construction de 2,3 millions de logements au cours des cinq prochaines années, notamment en éliminant les «barrières bureaucratiques» pour accélérer les chantiers.
Les conservateurs veulent aussi vendre 15 % des terrains fédéraux à la construction résidentielle. M. Poilievre a rappelé également qu'un gouvernement sous sa direction réduirait la TPS sur les maisons neuves vendues à moins de 1,3 million $, ce qui, selon lui, ajouterait 36 000 maisons par année.
Le chef conservateur a ajouté que, s'il est élu, son gouvernement plafonnera l'immigration afin «d'ajouter plus de maisons que de personnes».
Le PCC doit par ailleurs dévoiler mardi son cadre financier. Il sera le dernier des grands partis à présenter son plan de dépenses.
— Avec des informations de Michel Saba, d'Émilie Bergeron et de Nick Murray
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne