Les émissions de gaz à effet de serre du Canada étaient en baisse en 2023
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Pour la première fois depuis la pandémie, le Canada a enregistré une baisse d’une année à l’autre de ses émissions de gaz à effet de serre, même si le pays est encore loin de son objectif de 2030.
Un rapport préliminaire sur les émissions publié jeudi par Ottawa montre que les gaz à effet de serre émis en 2023 ont diminué de 6 millions de tonnes par rapport à 2022, ce qui équivaut au retrait de plus de 1,8 million de voitures de la circulation pendant un an.
Dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, le Canada s’était engagé à réduire ses émissions de 40 à 45 % d’ici 2030 par rapport à ce qu’elles étaient en 2005. Les derniers chiffres montrent qu’ elles avaient diminué de 8,5 % en 2023.
Dans une démarche inhabituelle, le gouvernement a publié jeudi un résumé préliminaire de son rapport d’inventaire national, dans un contexte de critiques croissantes sur son bilan climatique.
Le rapport est un instantané des émissions annuelles de gaz à effet de serre d’un pays que le Canada publie normalement en avril, lorsqu’il doit le soumettre aux Nations Unies.
Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, a indiqué que le rapport confirmait que le plan du gouvernement fonctionnait.
«Grâce aux efforts des Canadiennes et des Canadiens de toutes les régions du pays, nous réussissons à réduire notre pollution, qui a atteint son plus bas niveau en plus de 27 ans (sans compter les années de pandémie), alors que notre économie est en croissance», a déclaré M. Guilbeault dans un communiqué de presse.
«Nous le faisons en appuyant les industries qui créent des emplois pour la population, ainsi qu’en prenant des mesures qui réduisent le coût de la vie au quotidien», a-t-il précisé.
Le rapport montre que les émissions en 2023 sont tombées à 694 mégatonnes, soit les mêmes niveaux qu'en 2021, alors qu'une grande partie du pays était encore soumise à des restrictions liées à la COVID-19.
Le rapport a également révisé les chiffres de l'année précédente, un processus normal qui se produit lorsque la science trouve des moyens plus précis de mesurer la pollution. Grâce à ces révisions, le nouvel objectif du Canada pour 2030 est de ne pas dépasser 455 millions de tonnes d'émissions pour atteindre son objectif de 2030.
«La tarification du carbone a permis de réduire légèrement les émissions», a déclaré la cheffe du Parti vert, Elizabeth May, à La Presse Canadienne.
«C'est donc la première fois que nous pouvons réellement constater qu'un instrument politique réduit réellement les émissions. Mais c'est tellement loin de ce qui est requis que, bien qu'encourageant, c'est loin de ce qui est nécessaire», a-t-elle ajouté.
Le rapport a montré une légère augmentation des émissions en 2023 provenant des sources de transport, compensée par des baisses dans le secteur pétrolier et gazier, l'agriculture et les émissions des bâtiments.
Un rapport publié le mois dernier par le commissaire fédéral à l'environnement, Jerry DeMarco, a avancé que le Canada n'était toujours pas sur la bonne voie pour respecter ses engagements dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat.
L'étude n'a pas pris en compte le projet de réglementation du Canada sur le pétrole et le gaz, qui a été publié deux jours avant la publication du rapport de M. DeMarco, bien que ces réglementations n'entreront en vigueur qu'en 2026, après les prochaines élections fédérales.
Nick Murray, La Presse Canadienne