Les chefs martèlent leurs messages et font beaucoup de chemin avant le vote de lundi


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Par La Presse Canadienne, 2024
Dans le dernier blitz de campagne, les chefs fédéraux martèlent leurs messages avant de se soumettre lundi aux choix des électeurs, tout en ayant à s'expliquer sur certains de leurs propos.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet est revenu samedi sur sa caractérisation du Canada la veille comme un «pays artificiel».
Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, s'est offusqué des propos de M. Blanchet, les jugeant «insultants».
Le chef bloquiste a rétorqué qu'il n'y avait «rien d'irrespectueux» à faire le constat que le «collage qu'est le Canada, s'il se construit en niant l'identité de ses régions et du Québec, ne peut être qu'un pays artificiel».
Le chef libéral Mark Carney dit être «à l'aise» avec ses commentaires initiaux sur sa conversation téléphonique du 28 mars avec Donald Trump. M. Carney affirmait que le président américain avait été «respectueux» de la souveraineté canadienne, même si l'on sait maintenant qu'il avait remis sur la table l’idée de faire du Canada le 51e État américain.
Il a ajouté: «Ce qui est important est le résultat de l'appel, le résultat est qu'il y aura une négociation qui commencera la semaine prochaine entre le premier ministre du Canada et le président américain.»
M. Carney a de nouveau martelé que la question de l'urne est de déterminer qui les Canadiens veulent pour faire face au président américain Donald Trump.
M. Carney a intensifié le rythme de sa campagne, samedi, multipliant les arrêts et les rassemblements. Il en a été de même pour le chef bloquiste.
Le chef conservateur Pierre Poilievre a fait campagne samedi dans la région de Vancouver, notamment à Surrey, ainsi que lors d'un rassemblement et d'un discours à Delta où il n'a pas répondu aux questions des médias.
M. Poilievre s'est attardé sur ses éléments centraux de campagne, comme la fin de la tarification du carbone, la sécurité dans les villes et l'inflation, devant une foule partisane avant de s'envoler pour Sudbury, en Ontario, pour un événement en soirée.
Plusieurs sièges sont en jeu dans la région de Vancouver. Les libéraux ont remporté Delta lors des trois dernières élections, mais l'ancienne ministre Carla Qualtrough ne se représente pas ; il n'y a donc pas de député sortant.
À Surrey, au moins deux des trois sièges sont considérés comme en jeu. Sudbury, surtout connue pour son industrie minière du nickel, n'a qu'un seul siège. Cette victoire semble improbable pour les conservateurs, même si elle a été plus faible pour les libéraux en 2021 qu'en 2019.
Le chef conservateur s'est ensuite envolé pour Sudbury, dans le nord de l'Ontario, pour y participer à un rassemblement.
Singh fait état de menaces
Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a révélé samedi avoir été informé d'une «menace crédible» contre sa vie en décembre 2023. Craignant pour la sécurité de sa famille à ce moment, il a confié avoir envisagé de démissionner.
Lors d'une étape de sa campagne à London, en Ontario, il a indiqué que la GRC l'avait averti de la menace et l'avait placé, lui et sa famille, sous une protection policière renforcée fin 2023 et début 2024.
M. Singh a indiqué que la GRC n'a pas précisé l'origine des menaces, mais qu'elles provenaient d'un gouvernement étranger.
Le chef néo-démocrate s'est défendu de discuter de cette menace pour une première fois à deux jours d'une élection où il joue son avenir politique, soutenant qu'il n'avait pas voulu mettre l'attention sur sa personne dans cet enjeu de l'ingérence.
M. Singh a dit avoir décidé de partager son histoire après avoir entendu des citoyens ordinaires en campagne électorale qui s'inquiètent de l'ingérence étrangère et des menaces qui pèsent sur eux.
Après 36 jours de campagne, la parole sera donnée aux électeurs, lundi.
Questionné à savoir s'il craignait que son avance dans les sondages nuise à la sortie du vote, M. Carney a fait valoir qu'«il n'y a qu'un seul sondage qui compte: c'est lundi».
De son côté, M. Blanchet est d'avis que trop d'attention a été portée, tout au long de la campagne, sur «le tableau indicateur» que sont les sondages «plutôt que sur la ''game''».
Il a eu ce message samedi pour les électeurs du Québec: «Faites-vous confiance ou même, pire que ça, ne faites confiance qu'à vous-même».
La Presse Canadienne