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Les Autochtones toujours surreprésentés dans la crise des drogues toxiques en C.-B.

durée 18h23
14 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

WEST VANCOUVER — La médecin-cheffe de l'Autorité sanitaire des Premières Nations de la Colombie-Britannique affirme que les décès liés aux drogues toxiques ont peut-être diminué, mais que ce n'est pas le moment de renoncer aux mesures vitales, surtout compte tenu de la «désinformation» qui règne dans le discours public.

La Dre Nel Wieman affirme que les peuples autochtones continuent d'être représentés de manière disproportionnée parmi les décès, alors que la Colombie-Britannique souligne le 9e anniversaire de la déclaration d'urgence de santé publique de la crise des drogues toxiques.

Elle indique que son équipe fait pression sur le ministère de la Santé de la Colombie-Britannique pour qu'il contribue à trouver une approche adaptée aux enjeux propres aux Autochtones afin de prévenir davantage de décès et de combler l'écart avec la population non autochtone.

La Dre Wieman a présenté des données montrant que 427 Autochtones en Colombie-Britannique sont décédés d'une surdose de drogue toxique l'année dernière, ce qui représente une baisse de 6,8 % par rapport à 2023.

Cependant, elle affirme que leur taux de mortalité était toujours en moyenne 6,7 fois plus élevé que celui des autres résidents de la Colombie-Britannique, soit une augmentation par rapport à 2023.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique, le service des coroners, les chercheurs et les autres intervenants doivent s'opposer à la «désinformation et à la rhétorique néfaste» qui circulent dans le discours public au sujet de la crise et des mesures de réduction des méfaits visant à sauver des vies, estime Nel Wieman.

«Ce n'est pas le moment de faire marche arrière sur la réduction des méfaits, surtout pour une population surreprésentée, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. Nous savons que le racisme envers les Premières Nations est répandu dans tous les systèmes, pas seulement dans le système de santé, mais dans tous les systèmes qui touchent les personnes qui tentent de stabiliser ou d'améliorer leur vie.»

La crise des drogues toxiques a fait plus de 16 000 morts en Colombie-Britannique. Depuis la déclaration de l'état d'urgence sanitaire le 14 avril 2016, la Dre Bonnie Henry, médecin hygiéniste en chef de la Colombie-Britannique, affirme que la baisse du taux de mortalité au cours de la dernière année laisse entrevoir quelques lueurs d'espoir, mais qu'il reste encore beaucoup à faire pour garantir que les gens bénéficient du soutien dont ils ont besoin.

«Qu'il s'agisse de pouvoir discuter avec un proche de confiance, un pair ou un professionnel de la santé, d'avoir accès à de la naloxone vitale ou à un endroit sûr pour effectuer un test de dépistage de drogues, nous avons constaté à quel point ces mesures de réduction des méfaits font une différence et sauvent des vies», a-t-elle écrit dans un communiqué publié lundi. «Mais la toxicité et l'imprévisibilité croissantes des drogues dans la rue nous rappellent également que nous devons continuer à faire preuve de courage, d'innovation et de détermination dans notre approche face à cette crise de santé publique. La vie même de nos frères, sœurs, amis, voisins et collègues en dépend.»

La ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Josie Osborne, a affirmé, dans un communiqué publié lundi, que chaque décès dû à une surdose de drogue laisse un deuil durable chez les proches.

«En cet anniversaire solennel, nous renouvelons notre engagement à sauver des vies, à soutenir la guérison et à travailler ensemble pour inverser la tendance de cette crise, a-t-elle indiqué. En réduisant la stigmatisation, en améliorant l'accès aux soins et en allant à la rencontre des personnes là où elles se trouvent, nous pouvons aider davantage de personnes à trouver le chemin de la guérison et à construire un avenir rempli d'espoir.»

De nombreux facteurs complexes influencent la consommation de substances, notamment les traumatismes, les problèmes de santé mentale et physique, la pauvreté, la stigmatisation et les obstacles à l'obtention d'un logement stable et d'autres soutiens, a déclaré la ministre.

«Mettre fin à cette crise exige une réponse tout aussi complexe et bienveillante, qui privilégie les soins plutôt que le jugement», a conclu Mme Osborne.

Brenna Owen, La Presse Canadienne

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