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Le Secrétariat des survivants risque de déclarer faillite d'ici la fin de l'année

durée 17h44
18 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Une organisation qui documente ce qui s'est passé dans un pensionnat tristement célèbre risque de faire faillite d'ici la fin du mois, à moins que le Canada ne prenne une décision sur son financement.

Le Secrétariat des survivants, qui s'efforce de découvrir la vérité sur ce qui s'est passé à l'Institut Mohawk, un ancien pensionnat de Brantford, en Ontario, affirme que le ministère des Relations Couronne-Autochtones laisse tomber les survivants en raison des retards dans le traitement de ses demandes.

«Je dois aller dire aux survivants que le Canada a fait une promesse et qu'une fois de plus, il ne l'a pas tenue», a déclaré .

«Chaque fois que les survivants me demandent des réponses aux questions de financement, tout ce que je peux dire, c'est que je ne le sais pas, parce qu'ils ne répondent pas à mes appels téléphoniques», a-t-elle ajouté.

Selon Mme Arndt, ce traitement est «le reflet historique de la façon dont nos peuples sont traités lorsqu'ils traitent avec le Canada: nous sommes tout simplement mis de côté et ignorés».

En 2021, après que de nombreuses Premières Nations ont déclaré avoir trouvé ce qui semblait être des restes humains sur les sites des anciens pensionnats, Ottawa a injecté des fonds pour financer les recherches sur les sites et la documentation sur ce qui s'est passé dans les pensionnats.

Plus de 150 000 enfants ont été forcés de fréquenter les pensionnats et de nombreux survivants ont raconté les horribles sévices qu'ils ont subis à la Commission de vérité et de réconciliation.

On estime à 6000 le nombre d'enfants qui sont morts en fréquentant ces écoles, mais les experts affirment que le nombre réel pourrait être beaucoup plus élevé.

La Commission de vérité et de réconciliation du Canada a conclu que ces écoles constituaient une «tentative systémique, parrainée par le gouvernement, de détruire les cultures et les langues autochtones et d'assimiler les peuples autochtones, de sorte qu'ils n'existent plus en tant que peuple distinct», et qu'elles équivalaient à un génocide culturel.

L'Institut Mohawk a ouvert ses portes en 1828. Près de 50 enfants y sont morts, selon le Centre national pour la vérité et la réconciliation.

Une partie du travail du Secrétariat des survivants consiste à enquêter sur ces décès, à effectuer des recherches sur le terrain pour tenter de trouver des lieux de sépulture, à examiner des tonnes de documents concernant l'école et à soutenir les survivants dans leur parcours de guérison.

Mais ce travail ne peut se poursuivre sans un financement du gouvernement du Canada, que Mme Arndt dit ne pas avoir reçu depuis des mois, même si le groupe a envoyé ses demandes dans les délais prescrits.

«Cela a paralysé notre organisation. À la fin du mois de décembre, je n'aurai plus d'argent et je n'arrive pas à obtenir de réponses du gouvernement», a dénoncé Mme Arndt.

Dans une déclaration, un porte-parole du ministre des Relations Couronne-Autochtones, Gary Anandasangaree, n'a pas répondu directement aux préoccupations de Mme Arndt, mais a indiqué que la date limite de dépôt des demandes de financement était le 15 novembre et qu'elle correspondait à la date limite des années précédentes.

«Comme c'est le cas pour tous les programmes, nous devons évaluer les demandes en fonction des critères fournis aux communautés et aux organisations. Nous avons créé ce fonds afin de soutenir les communautés dans leur parcours de guérison en réponse à l'histoire honteuse des pensionnats autochtones. Nous nous engageons fermement à le faire», a déclaré Bahoz Dara Aziz.

Alessia Passafiume, La Presse Canadienne

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