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Le RRASMQ souhaite que la santé mentale soit démédicalisée

durée 12h54
10 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les enjeux de santé mentale sont toujours d'actualité, bien que les mentalités aient évolué au fil des ans. Le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ) croit qu'il est temps de démédicaliser la santé mentale et mieux valoriser les pratiques de groupes d'entraide.

Le thème de la santé mentale refait surface à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. Anne-Marie Boucher, co-coordonnatrice du RRASMQ, reconnaît que certains aspects ont cheminé au cours des dernières années. Il y a notamment bien moins de tabous entourant les problèmes de santé mentale.

Cependant, il reste encore beaucoup de chemin à faire, dit-elle, notamment au niveau de la prévention et de l'accompagnement. Il faut aussi que les gouvernements mettent en place des mesures favorisant des conditions de vie garantes d'une bonne santé mentale. L'accès au logement n'est pas étranger à la détresse que plusieurs vivent, par exemple.

«Pour nous, c'est un thème qui est toujours pertinent. C'est un thème qu'il faut démédicaliser aussi. Donc de ne pas laisser la santé mentale seulement comme un enjeu médical où on parle de diagnostic et de médication. C'est un enjeu de santé qui est plus global duquel il faut encore parler de façon nuancée et complexe», a déclaré Mme Boucher.

Elle souligne que l'accompagnement professionnel en santé mentale est essentiel. Son point étant qu'il ne s'agit pas de la seule forme d'accompagnement qui existe.

Le RRASMQ a une approche alternative qui mise sur l'entraide entre les personnes. Des groupes proposent des séances de discussion entre les gens qui vivent une même réalité. Il y a aussi de l'art thérapie et des approches psychocorporelles, entre autres. «Il y a toutes sortes de ressources qui offrent toutes sortes d'accueil. Elles ont en commun de porter la philosophie alternative», résume Mme Boucher.

Elle relève que l'un des problèmes dans notre société est qu'il existe peu d'aide disponible pour appuyer une personne avant qu'elle soit en détresse. «Parce qu'il y a souvent toute une situation qui dégringole avant qu'une personne soit en crise. [...] Il faut s'assurer que les gens aient rapidement de l'aide», plaide-t-elle.

Mme Boucher qualifie de «parent pauvre» du réseau de la santé les services publics en santé mentale. Elle se désole que lorsque des gens appellent au 8-1-1 option 2, il n'y a pas nécessairement un soutien psychosocial rapidement. «Quand les gens appellent à l'aide et qu'ils se rendent compte qu'il n'y a pas de service au bout du fil, c'est extrêmement désespérant et ils n'oseront peut-être pas appeler à l'aide une deuxième fois», prévient-elle.

Selon la co-coordinatrice du RRASMQ, il y a urgence que le gouvernement du Québec investisse de nouvelles sommes dans l'ensemble des groupes communautaires puisqu'ils approchent d'un point de rupture. L'argent servirait notamment à offrir de meilleures conditions de travail. «En ce moment, les groupes embauchent et parfois ils sont gênés des conditions de travail parce qu'ils mettent les gens en situation de pauvreté», rapporte Mme Boucher.

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne