Le Québec réagit à la démission du premier ministre Justin Trudeau
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — L'annonce de la démission du premier ministre Justin Trudeau — bien qu'attendue — a suscité de nombreuses réactions de la part d'élus québécois et de premiers ministres d'autres provinces. Pour ces derniers, une des principales préoccupations demeure la menace d'une tarification imposée par Donald Trump, alors que celui qui a gouverné le Canada pendant près d'une décennie tire sa révérence.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a reconnu, dans une publication sur X, que leurs opinions ont «souvent divergé», mais il a toutefois tenu à saluer l'engagement envers le Canada dont a fait preuve Justin Trudeau.
«On a des défis importants qui nous attendent, notamment avec l’arrivée de Donald Trump le 20 janvier, a déclaré François Legault. Je vais continuer de travailler avec M. Trudeau, son ou sa successeure et le gouvernement en place pour éviter ces tarifs.»
Le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, a été un des premiers à commenter le départ de Justin Trudeau peu de temps après sa prise de parole lundi matin. Il a salué dans une publication sur X le «service public du premier ministre Justin Trudeau».
«Être à la tête d’un pays comme le Canada pendant près d’une décennie n’est pas une tâche facile, a déclaré Marc Tanguay. Être premier ministre, ça exige du leadership, de la résilience et une capacité à rassembler dans des moments souvent difficiles.»
«Si tous n’ont pas partagé sa vision ou ses décisions, il faut reconnaître l’engagement sincère dont il a fait preuve tout au long de son mandat», a ajouté le chef intérimaire du PLQ.
Québec solidaire (QS), le Parti québécois (PQ) et le Parti conservateur du Québec (PCQ) n'avaient pas encore réagi au moment d'écrire ces lignes.
Plus localement, la mairesse de la Ville de Montréal, Valérie Plante, a salué un «allié de Montréal» qui a toujours reconnu le rôle essentiel des municipalités.
«Quand les gouvernements soutiennent les villes, elles peuvent réaliser de grandes choses», a déclaré Valérie Plante sur son compte X. Elle a par ailleurs salué les efforts du premier ministre pour la construction de logements hors marché ou encore pour le prolongement de la ligne bleue du métro.
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) a quant à elle saisi l'occasion pour saluer sa «contribution au développement de toutes les régions du Québec».
«Je tiens également à souligner son soutien apporté aux municipalités locales du Québec à travers le Fonds pour le développement des collectivités du Canada, un apport des plus appréciés pour nos investissements dans nos infrastructures», a déclaré dans un communiqué le président de la FQM, Jacques Demers.
Les autres provinces réagissent
La démission de Justin Trudeau, alors que le pays est sous la menace d'une tarification que souhaite imposer Donald Trump dès son entrée à la Maison-Blanche, suscite également les réactions des premiers ministres d'autres provinces canadiennes.
«L’imposition de tarifs par les États-Unis serait un échec majeur de la part du gouvernement fédéral, a déclaré le premier ministre Doug Ford dans une publication sur X. Le Canada doit faire preuve de stabilité et de force en ce moment critique, et le gouvernement fédéral doit d’urgence expliquer aux Canadiens comment il évitera les tarifs qui pourraient avoir des effets dévastateurs sur notre économie.»
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a lui aussi reconnu avoir eu des divergences avec Justin Trudeau dans le passé, mais a quand même souhaité le remercier pour son service rendu au pays.
«Nous avons travaillé sur de nombreux dossiers importants, notamment sur la création de partenariats visant à réduire le coût des services de garde d’enfants pour les familles. Aujourd’hui, nous devons nous unir pour protéger les travailleurs et les entreprises canadiennes contre les menaces tarifaires américaines.»
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a saisi l'opportunité pour attaquer le Parti libéral du Canada (PLC) et réclamer la tenue d'élections «à la première occasion».
«(Le PLC) fait passer ses intérêts politiques égoïstes avant ceux du peuple canadien en paralysant le Parlement et en suspendant la démocratie pendant des mois pendant qu’il mène une course interne à la direction du parti qui divise, a déclaré la première ministre Smith. Il s’agit de l’un des actes les plus irresponsables et les plus égoïstes d’un gouvernement dans l’histoire du Canada.»
Quentin Dufranne, La Presse Canadienne