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Le Québec doit passer à la vitesse supérieure face aux menaces de Trump, insiste PSPP

durée 06h45
13 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le Québec doit passer à la vitesse supérieure face aux menaces du président élu Donald Trump, d'autant plus que d'autres provinces n'ont pas hésité à engager rapidement des discussions directes avec la future administration américaine, juge Paul St-Pierre Plamondon.

«Il faut entreprendre nos propres négociations parce que les autres ne se gênent pas. L’Ontario et l’Alberta n’attendent pas de se coordonner avec les autres provinces pour s’assurer que leurs propres intérêts sont protégés», a soutenu le chef du Parti québécois (PQ) en entrevue.

«On serait fous d’attendre en pensant que les autres vont protéger nos intérêts», a-t-il martelé.

La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, est notamment allée cette fin de semaine à Mar-a-Lago, fief de Donald Trump, où elle a eu l'occasion d'échanger avec lui sur les exportations d'énergie de sa province, a-t-elle écrit dimanche après-midi sur X.

Pour le dirigeant péquiste, il est donc clair qu'il n'existe pas «d'unité canadienne» afin de trouver une stratégie pour faire face aux menaces de tarifs douaniers du président américain, qui sera investi le 20 janvier prochain.

S'il reconnaît que la diplomatie québécoise est tout de même active, M. St-Pierre Plamondon estime que le premier ministre François Legault doit agir avant son déplacement prévu à Washington avec ses homologues des autres provinces le mois prochain.

«Tout ce que je veux, c’est que l’on mobilise le plus nos forces et qu’on n’attende pas le 12 février pour déployer une stratégie audible et visible pour le Québec», a-t-il souligné.

Le chef du PQ a notamment proposé dans une lettre envoyée jeudi à M. Legault de créer une Équipe Québec, composée des chefs de l'opposition, d'experts universitaires ainsi que de représentants des milieux économiques et des travailleurs.

«On n’a pas besoin d’être 40, mais c’est juste de s’assurer que toutes les avenues sont considérées, que la position devient partagée et que tout le monde contribue le mieux possible à ce que le Québec tire son épingle du jeu», a-t-il expliqué.

Dans sa lettre où il offre sa collaboration, Paul St-Pierre Plamondon insiste sur le risque que certains secteurs économiques du Québec — notamment l'aluminium, le bois et le sort des PME québécoises — ne soient écartés au profit des intérêts d'autres provinces lors de concessions dans les négociations.

Jamais trop prudent

Donald Trump est reconnu pour régler les questions commerciales «à la pièce» et en fonction des intérêts immédiats des États-Unis, contrairement aux ententes mur-à-mur généralement privilégiées par ses prédécesseurs, a rappelé le chef péquiste.

«Une menace économique tarifaire peut changer énormément le climat économique québécois. Si nos PME québécoises, du jour au lendemain, sont pénalisées dans nos exportations, qui sont quand même importantes aux États-Unis, l’impact n’est pas négligeable», a-t-il indiqué.

Ainsi, M. St-Pierre Plamondon estime qu'il ne faut pas prendre à la légère les propos du républicain.

«Il faut demeurer très calme, très en contrôle, mais toujours prendre toutes les hypothèses quand même au sérieux. Même si elles ne sont pas probables, notre préparation doit être là quand même», a-t-il fait valoir.

Ces menaces ont également généré des questions au Parti québécois sur ce que ferait un Québec indépendant dans les mêmes circonstances.

«On peut dire ce que l’on veut sur le style de Donald Trump, mais sur le fait que l’Amérique du Nord est mal protégée et que le Canada a systématiquement failli à ses obligations, sur le plan militaire et sur le plan des frontières, au cours des dernières décennies, je pense qu’il a raison», a avancé le dirigeant du PQ.

Audrey Sanikopoulos, La Presse Canadienne

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