Le PLQ veut interdire les sites d'injection supervisée près des écoles et garderies
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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Le Parti libéral du Québec (PLQ) veut interdire les sites de consommation supervisée de drogues à moins de 150 mètres des écoles et des garderies à Montréal, et à moins de 250 mètres ailleurs au Québec.
La députée libérale Marwah Rizqy a déposé, mercredi, le projet de loi 892 en réaction à la controverse entourant la Maison Benoit Labre, située près d'une école primaire dans le sud-ouest de Montréal.
Depuis l'ouverture de ce centre en avril dernier, les résidants du quartier ont rapporté des dizaines d'incidents: vols, violence, consommation de crack, nudité, défécation en public.
«Vous êtes nombreux à nous avoir écrit pour demander de légiférer afin que les centres de consommation supervisée de drogues ne s’installent pas aux abords des écoles et des garderies», a écrit Mme Rizqy sur la plateforme X.
«Je me suis levée en Chambre pour interpeller le gouvernement Legault sur cet enjeu il y a déjà un an. En septembre dernier, le premier ministre François Legault a finalement admis qu'on ne peut demander à des enfants de cohabiter avec des personnes intoxiquées.
«La session parlementaire tire à sa fin. Le PLQ offre le projet de loi au gouvernement. Vous pouvez même effacer mon nom; l'important, c'est de légiférer promptement», a ajouté l'élue libérale de Saint-Laurent.
Son projet de loi accorderait un délai de deux ans aux organismes qui offrent des services de consommation supervisée de drogues pour se conformer à l'interdiction.
Il est cependant extrêmement rare que le gouvernement décide d'appeler un projet de loi de l'opposition.
Mercredi, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, s'est dit conscient des enjeux. Il a assuré travailler sur son propre projet de loi qu'il devrait déposer quelque part au printemps 2025.
«On travaille là-dessus déjà avec la direction des affaires juridiques, a-t-il affirmé en mêlée de presse. J'ai déjà dit qu'on veut, oui, les distances, mais également faciliter l'accès aux soins pour les personnes toxicomanes.
«On va étudier ce qu'elle nous a présenté, mais on veut quelque chose d'un peu plus large», a-t-il ajouté.
L'Ontario a récemment décidé d'interdire les sites de consommation supervisée de drogues à moins de 200 mètres des écoles et des garderies.
En 2023, à Toronto, dans les quartiers situés à proximité de ces sites, les agressions étaient de 113 % supérieures et les vols de 97 % supérieurs aux taux constatés dans le reste de la ville, a indiqué le gouvernement ontarien.
Caroline Plante, La Presse Canadienne