Le pays n'a pas été à la hauteur de ses valeurs en matière d'immigration, dit Carney
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le Canada n'a pas été à la hauteur de ses valeurs en matière d'immigration au cours des dernières années, a affirmé l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.
Celui qui est conseiller spécial du parti libéral a fait ces commentaires lors d'un événement organisé mercredi à Ottawa par Cardus, un groupe de réflexion chrétien.
«Je pense que ce qui s'est passé ces dernières années, c'est que nous n'avons pas été à la hauteur de nos valeurs en matière d'immigration», a lancé M. Carney.
«Nous avons accueilli beaucoup plus de travailleurs étrangers, d'étudiants et de nouveaux Canadiens que nous ne pouvions en absorber, pour lesquels que nous avons des logements, des soins de santé, des services sociaux et des opportunités. Et donc, pour être honnête, nous laissons tomber les gens que nous avons accueillis.»
Plus tôt cet automne, le gouvernement libéral a annoncé un plan visant à réduire considérablement son objectif d’immigration pour les résidents permanents et à réduire considérablement le nombre de résidents temporaires au Canada.
Ces changements sont survenus après une période de forte croissance démographique et de critiques croissantes à l’égard des politiques d’immigration du gouvernement.
Statistique Canada a récemment rapporté que la population au 1er juillet était de 3 % supérieure à celle de l’année précédente. Entre 1998 et 2018, la croissance démographique annuelle était inférieure à 1,5 %.
Avec les changements prévus aux objectifs d’immigration, le gouvernement fédéral estime maintenant que la population du Canada diminuera légèrement de 0,2 % en 2025 et 2026, avant de revenir à une croissance de 0,8 % en 2027.
Le premier ministre Justin Trudeau a reconnu que son gouvernement n’avait pas trouvé le bon équilibre en matière d’immigration après la pandémie de COVID-19.
Mark Carney a également pointé du doigt la pandémie alors qu’il examinait les problèmes de la politique d’immigration. Il a relevé que le Canada avait choisi d'assouplir ses règles en réponse à la pression des entreprises confrontées à une pénurie de main-d'œuvre pour permettre à davantage de travailleurs étrangers temporaires d'entrer au pays, mais il a fait remarquer que le gouvernement avait fini par «perdre le fil» dans le processus.
Il a également blâmé les provinces pour le sous-financement de l'enseignement supérieur, ce qui a poussé les établissements à se tourner vers les étudiants étrangers pour gagner de l'argent.
«Est-ce que nous valorisons l'enseignement supérieur dans ce pays ou non? Eh bien, si nous valorisons l'enseignement supérieur, nous devrions peut-être commencer à financer nos universités, a-t-il souligné. Du côté des étudiants étrangers, c'est davantage une question de politique provinciale, de pression sur les universités, dans un sens.»
Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne